par RFI
Article publié le 25/08/2008 Dernière mise à jour le 26/08/2008 à 12:34 TU
Un nouveau séisme politique au Pakistan, une semaine après la démission du président Musharraf : l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif a annoncé lundi 25 août qu'il quittait la coalition au pouvoir et que son parti, la Ligue Musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N), allait présenter son propre candidat a la présidentielle du 6 septembre contre le leader du parti de la défunte Benazir Bhutto. Le candidat du PML-N sera Saeed uz Zaman Siddiqui, un ancien président de la Cour suprême.
L'ex-Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif (d), accompagné par le candidat de son parti à la présidentielle, Saeed uz Zaman Siddiqui (g), après une conférence de presse à Islamabad, le 25 août 2008.
(Photo : Reuters)
C'est un bouleversement considérable dans la vie politique du pays. Il y a huit jours encore, le Pakistan disposait d'un président et d'une coalition, c'est à dire d'un Parlement en ordre de marche. Aujourd'hui, six mois après les législatives, l'équipe est allée au bout de ses contradictions. Elle est usée.
Faute de consensus, le 6 septembre, les députés vont donc devoir choisir entre deux candidats : Asif Ali Zardari, le veuf de Bénazir Bhutto, qui représentera le PPP et l'ancien président de la Cour suprême Saeed Uz Zaman Siddiqui présenté par le PML-N de Nawaz Sharif.
C'est très habile de la part de ce dernier. En effet, en présentant un juge, Nawaz Sharif continue de surfer sur la vague de la « restauration de la légalité constitutionnelle », dont il s'est fait le champion depuis son retour en politique.
Il se prévaut d'avoir été le principal artisan de la chute du Pervez Musharraf et la coalition s'effondre sur son intransigeance à réhabiliter sans délai les juges de la Cour suprême limogés par l'ancien président. En se retirant de la coalition, Nawaz Sharif semble indiquer que désormais, pour lui, le moment est venu de récolter le fruit de ses prises de position.
Enfin parmi les paramètres qu'il ne faut pas négliger figure ce conflit qui s'incruste dans les zones tribales, aux frontières de l'Afghanistan et cette guerre civile larvée qui ensanglante régulièrement les villes du pays à coups d'attentats-suicide. Une situation qui fragilise les institutions et laisse planer la menace d'une remise en ordre autoritaire.
Députée de la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N)
« Notre finalité n'était pas de prendre le pouvoir mais de rester ensemble et de travailler pour le Pakistan. »
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