Article publié le 26/08/2008 Dernière mise à jour le 26/08/2008 à 03:14 TU
Le camp de Kalma en avril 2004. Ce lundi, les forces soudanaises ont ouvert le feu contre les déplacés.
(Photo : AFP)
Selon des rebelles et des témoins, ce lundi, au moins 25 personnes sont mortes quand les forces soudanaises ont ouvert le feu dans un camp de déplacés à Kalma, dans le sud du Darfour. Le nombre de victimes varie selon les sources. Les heurts ont débuté après l’encerclement à l’aube par les forces de sécurité du camp, qui abrite environ 80 000 personnes près de Nyala, la plus grande ville du Darfour. Les autorités soudanaises considèrent Kalma, un camp qui rassemble de nombreux représentants de groupes rebelles, comme un bastion du crime organisé. Elles avaient déjà souhaité le vider de ses habitants.
Selon différents témoignages dignes de foi, les forces de sécurité soudanaises, aidés d'anciens djenjawids, auraient encerclé dès l'aube le camp de Kalma. Un peu plus tard, environ 80 véhicules ont fait irruption dans le camp, puis les forces soudanaises ont ouvert le feu sur les déplacés.
« 80 véhicules auraient fait irruption dans le camp. Selon plusieurs témoignages, il y a eu une confrontation et les forces soudanaises ont ouvert le feu sur les déplacés. »
Il est difficile pour l'instant d'avoir un bilan exhaustif de ces incidents. Selon des travailleurs humanitaires, il y aurait au moins une vingtaine de morts. Ce qui est sûr, c'est qu'il ya de nombreux blessés par balles. L'équipe de MSF Hollande, qui dispose d'une clinique à l'intérieur du camp, en a reçu 65. Il s’agit principalement de femmes et d’enfants. L'ONG tente actuellement d'organiser leur évacuation vers l'hôpital de Nyala, la ville la plus proche.
Chef de mission de MSF Hollande au Darfour
« Actuellement, notre principale préoccupation, ce sont les blessés à qui nous devons venir en aide. Nous en avons 65 dans la clinique, des femmes, des enfants, des hommes, tous blessés par balle. »
Des soldats de la MINUAD, la Mission des Nations unies et de l'Union africaine au Darfour, sont en route pour tenter d'ouvrir un passage et obtenir des autorités soudanaises la possibilité d'ouvrir un corridor humanitaire.
Le porte parole de la Minuad, la force de maintien de la paix des Nations unies et de l'Union africaine.
« Notre équipe sur place est en train de coordonner les opérations de secours pour pouvoir évacuer les blessés. »
Les rebelles de l'armée de libération du Soudan accusent le gouvernement de Khartoum de vouloir démanteler les camps pour isoler les déplacés. Les autorités locales démentent.
Pourtant, l'an dernier, une attaque similaire avait provoqué la fuite hors du camp de Kalma d'environ 10 000 personnes qui s'étaient dispersées dans la nature. Et sous couvert d'anonymat, un membre des Nations unies affirme que ces déplacés étaient menacés depuis plusieurs mois.