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Soudan / Darfour

L’Onu prolonge le mandat de la force de paix au Darfour

par  RFI

Article publié le 01/08/2008 Dernière mise à jour le 01/08/2008 à 20:13 TU

Le Conseil de sécurité a prolongé d'un an le mandat de la force de paix Onu-Union africaine (Minuad) au Darfour.(Carte : RFI / E. Dupard)

Le Conseil de sécurité a prolongé d'un an le mandat de la force de paix Onu-Union africaine (Minuad) au Darfour.
(Carte : RFI / E. Dupard)

La force de paix Onu-Union africaine (Minuad) restera donc un an de plus au Darfour. La résolution a été adoptée, jeudi soir, à l’unanimité par 14 membres du Conseil de sécurité, tandis que les Etats-Unis se sont abstenus. La résolution 1828 avait suscité un long débat autour de la question d'une possible inculpation du président soudanais Omar el-Béchir, pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au Darfour. Selon les agences des Nations unies, la guerre dans la province occidentale soudanaise aurait provoqué, depuis 2003, plus de 300 000 morts et plus de deux millions de réfugiés. Le gouvernement de Khartoum parle, lui, de seulement 10 000 victimes.

On sait que le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, avait demandé, le 14 juillet dernier,  l'inculpation d'Omar el-Béchir pour des crimes commis au Soudan. Or, dans la résolution adoptée, jeudi soir, il est écrit que le Conseil de sécurité « prend note de la position de l'Union africaine et garde à l'esprit les préoccupations de ses membres ». L'Union africaine (UA) estime que l'arrestation du président soudanais risque de bloquer le processus de paix au Darfour et de déstabiliser la région. L'UA demande même une suspension d'un an des procédures contre le chef d’Etat soudanais.

Cette semaine, à l'Onu, l'Afrique du Sud et la Libye ont proposé un amendement à cette résolution pour demander l'arrêt de la procédure. Plusieurs pays, notamment la Chine et la Russie, voulaient au moins que le texte évoque des « inquiétudes » du Conseil par rapport à l'affaire el-Béchir.

Finalement, il y a eu un compromis, avec cette mention disant que le Conseil prenait note de la position de l'UA. Cette version du texte n'a pas plu aux Etats-Unis qui n'ont pas voté la résolution. « Cela envoie un mauvais signal à Omar el-Béchir, et sape les efforts pour l'amener devant un tribunal », a déclaré un porte-parole américain. La position des Etats-Unis a été critiquée, bien sûr, par l'ambassadeur du Soudan aux Nations unies.

Abdal-Mahmood Abdal-Haleem Mohammad

Ambassadeur du Soudan auprès des Nations unies

« Tout le monde a été très étonné, agacé et même révolté par l'attitude américaine. Ils étaient contre une simple mention dans la résolution disant que le Conseil de Sécurité prend juste note de la demande africaine. »

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01/08/2008 par Sébastien Nemeth