Guinée-Bissau / Drogue
Un juge suspendu après la fuite de 4 suspects
par RFI
Article publié le 27/08/2008 Dernière mise à jour le 27/08/2008 à 14:16 TU
La Guinée Bissau est considérée comme étant une plaque tournante de la cocaïne en Afrique occidentale.
DR
Le conseil supérieur de la magistrature de Guinée-Bissau a annoncé, mardi, la suspension « jusqu’à nouvel ordre », du juge d’instruction Gabriel Djedjo. Le magistrat avait accordé la liberté provisoire à quatre Sud-Américains soupçonnés de trafic de drogue, qui avaient atterri sans autorisation dans le pays. La Guinée-Bissau, l’un des pays les plus pauvres du monde, est considérée comme étant une des principales portes d’entrée de la cocaïne venue d’Amérique du Sud, avant son transfert vers l’Europe. Cette situation préoccupe notamment les Nations unies, dont le représentant à Bissau a condamné la décision du magistrat.
Le pilote vénézuélien, Guerra Carmelo Vasquez, et les trois Colombiens qu’il transportait avaient atterri le 12 juillet à Bissau avec à bord de leur avion plus de 500 kg de cocaïne. La cargaison avait ensuite mystérieusement disparu. Après l'arrestation des trafiquants présumés, le magistrat Gabriel Djedjo avait ordonné, la semaine dernière, une mise en liberté provisoire des quatre suspects, après le payement d’une caution de 82 millions de francs CFA (près de 126 000 euros), ce qui leur a permis de quitter le pays. Le Vénézuélien était déjà sous le coup d’un mandat d’arrêt international, pour avoir transporté au Mexique plus de cinq tonnes de drogue, selon le procureur de Guinée-Bissau. Le juge Djedjo affirme que le Ministère public ne l’avait pas informé de l’existence de ce mandat d’arrêt international.
La mission des Nations unies à Bissau a protesté, car ce n'est pas la première fois que ce genre d'événement arrive dans ce pays.
Vladimir Monteiro
Porte-parole de la mission de l'ONU en Guinée Bissau
« D'une façon générale, les Nations unies condamnent le phénomène de la drogue non seulement en Guinée Bissau mais dans la sous-région ».
La libération des quatre suspects latino-américains a déclenché une grande polémique dans le pays. Le Premier ministre Carlos Correia a déclaré lundi que son gouvernement est engagé à fond dans la lutte contre le narcotrafic, tout en soulignant que la Guinée-Bissau ne dispose pas de moyens suffisants pour faire face à ce défi qui est, selon lui, « un problème international ».
