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Liberia

Vérité, réconciliation et révélations

par  RFI

Article publié le 30/08/2008 Dernière mise à jour le 30/08/2008 à 11:28 TU

Le redoutable chef de guerre libérien, Prince Johnson, révèle qu’il avait joué un rôle dans l’assassinat du président bukinabé Thomas Sankara en 1987.(Photo : AFP)

Le redoutable chef de guerre libérien, Prince Johnson, révèle qu’il avait joué un rôle dans l’assassinat du président bukinabé Thomas Sankara en 1987.
(Photo : AFP)

L'ancien chef de guerre libérien, le très redouté Prince Johnson, connu pour sa cruauté, attire les foules. Il y avait beaucoup de monde hier à Monrovia pour entendre son témoignage devant la commission « Vérité et réconciliation ». Il a évoqué le rôle des Etats-Unis qui auraient poussé, dans les années 80 Charles Taylor à renverser le président libérien de l'époque Samuel Doe. Mais plus étonnant Prince Johnson a avoué avoir pris part à l'assassinat de Thomas Sankara, le président du Burkina Faso renversé en 1987.

La salle de conférence d’une capacité de 300 personnes était bourrée à craquer. Il y avait plus de 500 personnes à l’intérieur, pendant que plusieurs centaines d’autres à l’extérieur étaient refoulées par la police. C’est devant cette foule que Prince Johnson a raconté son histoire.

Il a d’abord parlé de la mort de l’ancien président Samuel Doe. L’ancien chef de guerre a déclaré qu’il n’a fait que respecter des instructions venues de l’OUA (l’Organisation de l’unité africaine, actuelle Union africaine). Le plus redoutable des chefs de guerre libériens a révélé qu’il avait joué un rôle dans l’assassinat de Thomas Sankara du Burkina Faso.

On était à la recherche « d’une base d’entraînement, dit-il, au Burkina Faso. On nous a dit qu’il fallait se débarrasser de Thomas Sankara pour pouvoir y installer notre base. C’est ainsi que nous avons aidé ceux qui ont renversé l’ancien président burkinabé ».

Ces révélations ont suscité des cris d’étonnement au sein de la population. Prince Johnson n’a pas épargné l’ancien président Amos Sawyer. Il accuse ce dernier d’avoir détourné la coquette somme de 8 millions de dollars que Samuel Doe avait laissée dans le coffre de la Banque centrale.