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Catastrophe naturelle

La fuite devant Gustav

par  RFI

Article publié le 01/09/2008 Dernière mise à jour le 01/09/2008 à 16:45 TU

L'ouragan <em>Gustav </em>au large de la Nouvelle Orléans.(Photo : AFP)

L'ouragan Gustav au large de la Nouvelle Orléans.
(Photo : AFP)

Le centre de l’ouragan a touché terre en Louisiane avec de violentes bourrasques qui restent dangereuses malgré la rétrogradation de Gustav, de la catégorie 3 à 2. Trois ans presque jour pour jour après le passage dévastateur de Katrina, l'ouragan Gustav a commencé ce matin à balayer les côtes américaines, en particulier celle de la Louisiane. Quelque 2 millions de personnes ont déjà quitté la Nouvelle-Orléans et ses environs pour se protéger de Gustav. Le traumatisme provoqué par le passage de Katrina en 2005 est encore présent dans les esprits.

L'œil du cyclone a touché la côte près de Cocodrie, en Louisiane, à environ 110 km au sud-ouest de la Nouvelle-Orléans. Gustave menace désormais la Louisiane, le Mississippi, l'Arkansas et le Texas.

Gustav rétrogradé de la catégorie 3 à 2.(Photo : Reuters)

Gustav rétrogradé de la catégorie 3 à 2.
(Photo : Reuters)

Alors qu'il s'approchait des côtes de la Louisiane, Gustav a été rétrogradé de la catégorie 3 à la catégorie 2. Mais malgré ce léger affaiblissement, l'ouragan reste « extrêmement dangereux », selon les termes du centre de surveillance des ouragans. Avec des vents soufflant jusqu'à 175 km/h, les experts craignent en effet une montée des eaux jusqu'à quatre mètres au-dessus du niveau normal, ce qui pourrait entraîner à nouveau de graves inondations, notamment dans la ville de la Nouvelle-Orléans, même si les digues y ont été en partie renforcées depuis le passage meurtrier de Katrina.

De très fortes rafales de vents et de pluies torrentielles s'abattent donc sur les côtes de la Louisiane. Les habitants de Bâton Rouge, capitale de la Louisiane, et d'autres villes de l'intérieur des terres ont été avertis de possibles tornades localisées.

Frédéric Nathan

Prévisioniste à Météo France

« Les dernières études sur les cyclones montrent qu'il n'y a pas plus de cyclone qu'auparavant, par contre, il y a un phénomène qui est nouveau ces trente dernières années, c'est l'augmentation de cyclones de niveau 4 et 5, c'est-à-dire les cyclones les plus violents. »


Gustav reste pour l'heure un ouragan de catégorie 3, avec des vents de 185 km par heure. Les experts craignent ce matin une montée des eaux qui pourrait à nouveau submerger la Nouvelle-Orléans, comme en 2005 lors du passage meurtrier de l'ouragan Katrina.

Deux millions de personnes ont pris la fuite devant Gustav. C'est l'évacuation la plus importante dans tout l'histoire de l'Etat de la Louisiane, a déclaré hier son gouverneur Bobby Jindal.

Evacuation des habitants de la Nouvelle-Orléans le 31 août.(Photo : Reuters)

Evacuation des habitants de la Nouvelle-Orléans le 31 août.
(Photo : Reuters)

La Nouvelle-Orléans notamment ressemble aujourd'hui à une ville fantôme.

Patrouille de police dans les rues désertes de Morgan City en Louisiane.(Photo : Reuters)

Patrouille de police dans les rues désertes de Morgan City en Louisiane.
(Photo : Reuters)

Toutefois, quelques 10 000 habitants ont décidé de braver Gustav, en se barricadant dans leurs habitations. 

Une propriétaire de café à Gulfport

« La plupart ont décidé de rester. Le passage de Katrina a été si terrible, les gens qui l'ont vécu se disent que ça ne peut pas être pire. »

écouter 00 min 37 sec

01/09/2008 par Anne Fauquemberg

Bourbon Street dans le quartier français de la Nouvelle-Orléans.(Photo : Reuters)

Bourbon Street dans le quartier français de la Nouvelle-Orléans.
(Photo : Reuters)


Autre conséquence : la tension sur les marchés pétroliers puisque la production est quasiment arrêtée dans le Golfe du Mexique qui fournit un quart de l'approvisionnement en pétrole des Etats-Unis. Gustav menace, comme en 2005, la production de pétrole dans cette région où sont extraits 11% du gaz et un quart du pétrole brut produits aux Etats-Unis. Mais cette fois, les compagnies pétrolières ont pris les devants pour minimiser les dégâts.

Les puits de pétrole du Golfe du Mexique sont menacés par l'ouragan Gustav.(Photo : AFP)

Les puits de pétrole du Golfe du Mexique sont menacés par l'ouragan Gustav.
(Photo : AFP)

Lors du passage de Katrina, il y a 3 ans, 113 plateformes avaient été endommagées, ainsi que 457 pipelines, 8 milliards de dollars de dégâts pour les compagnies pétrolières et leurs assurances. Cette fois les compagnies ont été très vigilantes. Dès vendredi, elles ont commencé à évacuer le personnel de 518 plateformes, les trois quarts des installations pétrolières « habitées ».

Elles ont aussi mis à l'abri le matériel de forage, protégé les installations côtières des inondations et mis en place des systèmes électriques de secours en cas de coupure de courant. Le but est de pouvoir reprendre la production à son niveau normal au plus vite après la tempête.

Après le passage de Katrina, il avait manqué 25% de la production pendant 3 mois. Les compagnies pétrolières cherchent cette fois à limiter au maximum leurs pertes même si l'ouragan Gustav leur coûtera cher, estime Risk management Solutions, une société de consultants spécialisée dans les risques liés aux catastrophes naturelles : de 2 à 7 milliards de dollars, si l'on met bout à bout les réparations des installations, les pertes de production et les fuites de pétrole éventuelles.