Article publié le 03/09/2008 Dernière mise à jour le 03/09/2008 à 11:15 TU
Avec notre correspondant à Haïti, Vario Serant
« Si tu n’as pas de nouvelles de moi, c’est que je serai parti pour l’Au-delà ». J’ai reçu cet appel d’un jeune confrère des Gonaïves, la quatrième ville d’Haïti. Il est perché au dernier étage de sa résidence, alors que le niveau de l’eau, déjà à deux mètres, continue de monter.
Les appels de ce genre à des proches abondent. Des proches qui ne peuvent pas grand-chose. Les services de la protection civile d’Haïti non plus. Le représentant local de la Croix Rouge d’Haïti est, lui aussi, prisonnier des rafales de vent, des averses et de la montée des eaux, au dernier étage de sa maison.
Gonaïve a une odeur de mort. Un homme est déjà témoin il y a quatre ans, de l’acharnement du cyclone Jeanne sur sa ville, avec à l’époque plusieurs milliers de morts. Derrière, raisonnent des chants exécutés par d’autres prisonniers des éléments.
Pasteur à Gonaïves
« Sur les toits, ils ont l'eau jusqu'aux genoux ou jusque même à la poitrine, donc, on se demande s'il pleut encore toute la nuit, qu'est-ce qui va se passer demain ? »
Le président René Préval qui s'est rendu hier au centre des opérations d'urgence exprime sa douleur et appelle la communauté internationale à l'aide. La ville des Gonaïves n'est pas la seule touchée ; les pluies diluviennes s’abattent sur toute la région à quelque 150 km au nord de la capitale, Port-au-Prince. Hanna s'étend et commence par balayer les côtes de l'archipel des Bahamas.
Porte parole de la Minustah (Mission des Nations unis pour la Stabilisation en Haïti)
« La ville est placée dans une cuvette, et lorsqu'il y a des pluies, l'érosion emporte la terre des montagnes qui sont sur les flancs de la ville. »
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