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Pakistan

Les défis du nouveau président

Article publié le 06/09/2008 Dernière mise à jour le 07/09/2008 à 07:56 TU

Le nouveau président pakistanais, Asif Ali Zardari a une réputation très controversée à l'étranger mais aussi dans son propre pays. Il reste un symbole de la corruption au sommet du pouvoir dans les années 1990, quand sa défunte épouse Benazir Bhutto était Premier ministre. Aujourd'hui, c'est un Pakistan fragile qu'Asif Ali Zardari va devoir diriger.

Asif Ali Zardari, le nouveau président du Pakistan en compagnie de ses deux filles, à Islamabad le 6 septembre 2008.(Photo: Reuters)

Asif Ali Zardari, le nouveau président du Pakistan en compagnie de ses deux filles, à Islamabad le 6 septembre 2008.
(Photo: Reuters)

 
Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry

Ce samedi 6 septembre, le nouveau chef de l’Etat pakistanais va prendre les rênes d’un pays fragile.

Sur un plan intérieur, les difficultés sont nombreuses. La première d’entre elles est liée à la grave crise économique qui frappe le pays. Les analystes redoutent que le Pakistan ne soit au bord de la banqueroute.

Mais, il ne s’agit pas là du seul problème que connaît le pays. Il faut ajouter à cette précarité économique la crise de la justice et l’insécurité croissante. Depuis juillet 2007, les attentats se sont multipliés, causant la mort de plus de 1 200 personnes.

Sur un plan international, la question de la lutte contre le terrorisme va justement être l’un des principaux dossiers du chef de l’Etat. Islamabad est dans une situation délicate, car les autorités doivent faire face à la colère de la population civile des zones tribales qui se sent la première victime dans la lutte contre le terrorisme.

Mais, par ailleurs, les autorités pakistanaises doivent également répondre aux exigences de leur allié américain pour intensifier leurs efforts contre les militants extrémistes.

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06/09/2008 par Francine Quentin

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 Dans un communiqué, la Maison Blanche a félicité le président Zardari et s’est dite prête à travailler avec son gouvernement, notamment dans le domaine du contre-terrorisme.

 

Pour sa part, Condoleezza Rice, actuellement en déplacement en Afrique du Nord, a été impressionné par les déclarations du nouveau leader, qui reconnaît que le combat contre le terrorisme est celui du Pakistan.

 

La secrétaire d’Etat a aussi apprécié les paroles amicales qu’il a eu à l’égard des Etats-Unis. Ali Zardari, considéré comme pro-occidental, prend les rênes à un moment où les Etats-Unis ne cachent plus leur impatience devant le peu de zèle de l’armée pakistanaise à chasser les Talibans.

 

Les forces spéciales américaines, basées en Afghanistan, n’ont pas hésité, il y a quelques jours, à faire une incursion en territoire pakistanais pour poursuivre les terroristes. Un acte qui n’a fait qu’accroître l’anti-américanisme des Pakistanais. Les responsables américains s’inquiètent du pouvoir qu’aura Zardari sur les militaires.

 

La réputation du nouveau président est aussi entachée par son emprisonnement pour corruption. Dans une tribune libre du Washington Post parue le 4 septembre, il qualifiait ces allégations de politiquement motivées et concluait : « J’espère que mon élection scellera la victoire de la démocratie sur la dictature et permettra enfin à mon pays de vaincre la menace terroriste et de répondre aux besoins du peuple ».