par RFI
Article publié le 15/09/2008 Dernière mise à jour le 16/09/2008 à 02:15 TU
Comment pourront-ils cohabiter ? Comment se partageront-ils la gestion du pays au quotidien, avec quel pouvoir pour l’un et pour l’autre ? En tout cas, six mois après la défaite de son régime aux élections générales, Robert Mugabe et le chef de file de l'opposition Morgan Tsvangirai ont signé, lundi matin, un accord sur le partage du pouvoir. Une poignée de main entre les deux hommes a ponctué la cérémonie. C’est en présence d'une dizaine de chefs d'Etat d’Afrique australe, dont le sud-africain Thabo Mbéki qui a arraché cet accord jeudi soir après des mois de négociations, que la cérémonie de signature s’est déroulée.
Robert Mugabe (à gauche ) et Morgan Tsvangirai, leader du MDC, le 15 septembre 2008.
(Photo : Reuters)
« Les divisions appartiennent au passé ». Ces mots sont ceux de Morgan Tvsangirai, le nouveau Premier ministre du Zimbabwe, qui s’est posé en réconciliateur ce matin, après la poignée de main et la signature de l’accord d’union nationale avec Robert Mugabe.
Morgan Tsvangirai est arrivé sur les lieux de la cérémonie dans un hôtel d’Harare sous les applaudissements d’une partie de l’assistance, Mugabe, lui a été hué, mais les deux hommes se sont engagés à faire fonctionner le nouveau gouvernement.
Selon la presse sud-africaine, la Zanu-PF de Mugabe devrait conserver le ministère de la Défense tandis que le MDC, parti de Tsvangirai, hériterait de l’Intérieur, de l’Economie ainsi que de la Diplomatie, afin de faciliter le retour des investissements étrangers et de l’aide internationale.
Justement, au cours d’un véritable discours-programme, le nouveau Premier ministre a annoncé sa volonté de « rouvrir les portes » aux organisations internationales. Le Zimbabwe a-t-il dit, a besoin de médicaments, de nourriture, de médecins, de professeurs mais aussi d'électricité, d'eau, de pétrole et de liquidités.
De gauche à droite, Arthur Mutambara, Robert Mugabe, Morgan Tsvangirai et Thabo Mbeki, le 15 septembre 2008.
(Photo : Reuters)
Mais de son côté, avant de relancer son aide économique, l’union européenne dit attendre que le nouveau gouvernement prenne « des mesures pour restaurer la démocratie et l’état de droit ».
Et malgré l’accord, sur ce point, le fossé entre les deux hommes est toujours perceptible à l’issue de la cérémonie, Mugabe a mis en garde contre toute ingérence étrangère en disant vouloir « résister à ceux qui cherchent à nous imposer leur volonté ».
Dès l'annonce de la signature de l'accord, l'Europe a déclaré attendre des mesures concrètes avant de relancer son aide économique. La même réserve est observée en Grande-Bretagne, l’ancienne puissance coloniale. « L’étendue et la nature de notre soutien sera déterminé par les actions de la nouvelle administration sur le terrain », a déclaré Gordon Brown, le Premier ministre britannique.
Chef de l'opposition
« J'ai signé cet accord, car ma foi dans le Zimbabwe, dans son peuple est plus forte que les cicatrices que je garde de la lutte ».
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