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Mexique

Des affrontements dans une prison font 23 morts

Article publié le 19/09/2008 Dernière mise à jour le 19/09/2008 à 03:17 TU

Plus d’une vingtaine de détenus sont morts cette semaine au cours d’affrontements dans une prison mexicaine de Tijuana, près de la frontière avec les Etats-Unis. D'après un enquêteur spécialisé dans les droits de l'homme, l'origine de cette vague de violence serait la mort d'un prisonnier survenue dimanche. Selon lui, le détenu en question aurait subi de mauvais traitements de la part de plusieurs gardiens et n'aurait pas survécu à ses blessures. L'annonce de la mort du prisonnier a provoqué la colère générale dans les cellules de cette prison d'une capacité de 3.000 détenus et qui en accueille aujourd'hui près de 8.000.

La mutinerie de la prison de la Mesa s'est étendue à toute la prison. Les gardiens ont tiré sur les prisonniers à balles réelles.( Photo : Reuters )

La mutinerie de la prison de la Mesa s'est étendue à toute la prison. Les gardiens ont tiré sur les prisonniers à balles réelles.
( Photo : Reuters )

Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy

C’est la seconde mutinerie en moins d’une semaine. La première a surgit après l’assassinat d’un jeune homme de 19 ans torturé à mort par les gardiens de la prison. La seconde s’est déroulée au petit matin d’abord dans le dortoir des femmes, et s’est étendu par la suite à toute la prison.

Il semble que 300 détenus sur les 8000 que compte cet établissement, se sont affrontés avec la police. Ils ont mis le feu à la prison pour dénoncer les mauvais traitements infligés par les gardiens : viols, extorsions, abus d’autorité.

Pour réprimer la révolte, ceux-ci n’ont pas utilisé leurs armes règlementaires, mais ont tiré à balles réelles, faisant un carnage. Cette prison de Tijuana s’est toujours caractérisée par une grande violence. Si la plupart des prisonniers sont de petits délinquants, ils sont la proie des trafiquants de drogue qui partagent avec les autorités corrompues le contrôle du centre pénitencier.

Tous les trafics y sont tolérés. La commission nationale des droits de l’homme, de nombreuses fois appelée à la rescousse par les détenus, n’a jamais réussi à en franchir les portes.