par RFI
Article publié le 25/09/2008 Dernière mise à jour le 25/09/2008 à 14:38 TU
La communauté internationale commence à trouver le temps long en Mauritanie. Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, qui s'est réuni en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, a une nouvelle fois demandé le retour à l'ordre constitutionnel en Mauritanie, où un coup d'Etat a été perpétré le 6 août. L'UA demande le rétablissement sans conditions de Sidi ould Cheikh Abdallahi, le président élu de la Mauritanie, et si ce n'est pas fait le 6 octobre, l'Union africaine menace de sanctionner Nouakchott.
Le communiqué de l’Union africaine donne précisément dix jours à la junte pour rétablir la légalité constitutionnelle dans le pays. Faute de quoi, des sanctions individuelles ou collectives pourront être prises.
Certains observateurs avancent même que l’UA pourrait saisir le Conseil de sécurité des Nations unies pour contraindre les généraux à renoncer au pouvoir, y compris par la force, ce qui paraît toutefois peu probable.
Sur place à Nouakchott, l’ultimatum panafricain a surpris tout le monde, y compris les diplomates européens qui ont donné la semaine dernière le coup d’envoi d’un processus de discussion avec la junte, dans le cadre de l’article 96 des accords de Cotonou.
Hasard du calendrier, c’est aussi à partir du 6 octobre prochain que les militaires sont invités à venir s’expliquer à Bruxelles. Dans les chancelleries occidentales, on s’interroge sur cette concurrence des médiations. Ramdhane Lemanra, l’émissaire de l’Union africaine, chargé du dossier mauritanien, « n’aurait-il pas fait du coup d’Etat une affaire personnelle ?», se demande un diplomate.
Du côté du front pour la défense de la démocratie, c’est la satisfaction qui domine. Tout en continuant de les appeler à la raison, le président de l’Assemblée nationale, Messaoud ould Boulkheir, a dit « souhaiter que des sanctions soient prises contre les auteurs du coup d’Etat ».
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