par RFI
Article publié le 27/08/2008 Dernière mise à jour le 27/08/2008 à 22:52 TU
Le Conseil permanent de la Francophonie s'est réuni en session extraordinaire mardi après-midi à Paris au sujet de la Mauritanie. L'organe politique de la francophonie a retenu la sanction la plus sévère à l'égard de l'un de ses membres, à savoir la suspension jusqu'à nouvel ordre, de la Mauritanie des instances de l'OIF. L’ancien président sénégalais Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie, considère que la crise politique mauritanienne ne justifiait pas le recours à un coup d’Etat.
Secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie
« Nous avons pris la mesure extrême dans ce cas... Et cette suspension ne peut être levée que si les conditions d'un rétablissement normal de la démocratie sont remplies... »
Abdou Diouf a convoqué une réunion extraordinaire du Conseil de la Francophonie, pour aborder la situation en Mauritanie.
(Photo : Francophonie.org)
En dehors de l’OIF, la junte au pouvoir à Nouakchott a également été condamnée par l’Union africaine (UA) après le putsch. Tout comme le Conseil de sécurité de l’ONU, le gouvernement français a appelé à la libération immédiate du président mauritanien et à un retour, dans les plus brefs délais, à l’ordre constitutionnel. La Banque mondiale a décidé, de son côté, de suspendre, vendredi dernier, une aide de 175 millions de dollars pour le financement de 17 projets nationaux en Mauritanie.
Outre les condamnations venues de l’étranger, les putschistes perdent également des soutiens politiques de taille. Ainsi, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d'Ahmed Ould Daddah et deux autres petits partis d'opposition ont finalement renoncé à participer au « gouvernement de transition » issu de la junte. Bien que favorable au coup militaire, Ahmed Ould Daddah ne veut pas s’associer à une action qui n’a pas le soutien de la communauté internationale.
« …Nous ne voulons pas nous associer à une action qui n'ait pas l'assentiment de la communauté internationale parce que la Mauritanie à besoin de tout sauf d’être sous embargo ».
Le président de la Commission africaine, Jean Ping, a passé deux jours dans le pays, lundi et mardi, où il a rencontré le chef de la junte, le général Mohammed Ould Abdel Aziz, et celui qu'il a renversé, le président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Quant au représentant spécial des Nations unies en Afrique de l'Ouest, Said Djinnit, il a également rencontré le général Mohammed Ould Abdel Aziz. Le nouvel homme fort du pays n'a pas encore précisé le calendrier électoral qu'il comptait mettre en place. Comment la junte explique ces mesures et quelles sont ses intentions ? C'est ce que nous explique le secrétaire général du Haut conseil d'Etat, cette instance composée de douze militaires, qui dirige aujourd'hui la Mauritanie.
Secrétaire général de la junte