Article publié le 27/09/2008 Dernière mise à jour le 27/09/2008 à 23:46 TU
Dix-sept personnes ont été tuées et 14 blessées ce samedi dans un attentat à la voiture piégée à Damas, l’attaque la plus sanglante en Syrie depuis les années 1980. Selon la télévision publique syrienne, la voiture était bourrée de 200 kilogrammes d’explosifs et une unité de lutte contre le terrorisme a ouvert une enquête.
Avec notre correspondante à Beyrouth, Diane Galliot
C’est sans doute l’attentat le plus meurtrier commis en Syrie depuis des dizaines d’années. Les victimes seraient essentiellement des civils et des passants.
Ce genre d’attentat est extrêmement rare dans un pays où le régime s’appuie sur une armée puissante et des services de renseignements très performants.
Mais le contexte semble avoir changé depuis quelques mois. La question de la sécurité, notamment la menace des extrémistes islamistes sur la région, a été abordée lors des sommets de chefs d’Etat, qui se sont succédé depuis l’invitation en France de Bachar el-Assad, en juillet, au sommet de l’Union pour la Méditerrranée.
Alors que la menace terroriste est un sujet de discussion récurrent dans la région, la Syrie semblait jusque là épargnée par cette menace. Pourtant, le président syrien en a reparlé avec son homologue libanais cet été, puis lors du sommet quadripartite qui avait réuni à Damas, fin août, les dirigeants de Syrie, de France, du Qatar et de Turquie.
C’est à ce moment d’ailleurs que Bachar el-Assad avait pressé son homologue libanais de renforcer la présence de l’armée dans le nord dans la région de Tripoli. « La situation restera précaire, avait-il déclaré, si le problème des Salafistes et des extrémistes n’est pas réglé. »
Dernier indice d’une menace contre la Syrie : l’armée syrienne a déployé ces derniers jours près de 10 000 hommes des forces spéciales le long de la frontière du nord du Liban. Damas avait affirmé que cette mesure ne concernait pas le Liban mais bel et bien des questions de sécurité intérieure syrienne.
Un avertissement des militants extrémistes islamistes ? |
La récente et timide réhabilitation de la Syrie dans le concert des nations, grâce aux gestes de Nicolas Sarkozy, et l'ouverture de négociations indirectes avec Israël sous la houlette de la Turquie, sont des développements susceptibles d'agacer les groupuscules islamistes syriens. Une certaine tension était perceptible dans le pays ces derniers jours. La sécurité était renforcée et l'armée syrienne avait déployé, le 22 septembre, 10 000 hommes le long de sa frontière avec le Liban. Pour l'instant, l'attentat n'a pas été revendiqué, mais il pourrait être le fait du Jound al Cham- l'armée du levant-, un groupuscule que l'on trouve de part et d'autre de la frontière syro-libanaise et qui a adopté le mode opératoire d'al-Qaïda. Mais l'attentat pourrait aussi être le fait d'insurgés irakiens sunnites qui auraient voulu frapper une banlieue très peuplée de réfugiés irakiens, à l'intersection d'une route qui mène vers le tombeau de Sayyeda-Zeinab, la petite-fille du prophète, lieu de pélerinage chiite. En dépit de l'omniprésence des forces de sécurité et des services de renseignements qui tiennent la Syrie d'une main de fer, Damas est périodiquement secouée par des attentats ou des assassinats. (RFI) |
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