par RFI
Article publié le 03/10/2008 Dernière mise à jour le 03/10/2008 à 11:38 TU
Au large de la Somalie, les pirates détiennent toujours le cargo ukrainien chargé d'armes, le Faina, et la polémique à propos de la destination de ces armes se poursuit. Elles seraient destinées à l'armée du Kenya, selon la version officielle. Mais Andrew Mwangura, responsable du Programme d’assistance aux marins basé à Mombasa, une organisation bénévole internationale, s'est notamment élevé contre cette version. Arrêté mercredi par la police kényane, il reste emprisonné à Mombasa.
Le cargo Faina a été détourné le 25 septembre 2008, au large des côtes somaliennes.
(Photo : Reuters)
Depuis le début de la semaine, les autorités préfectorales de Mombasa avaient clairement signifié à Andrew Mwangura que ses allégations à la presse n’étaient pas les bienvenues.
Depuis la saisie par les pirates du navire ukrainien, ce responsable du Programme d’assistance aux marins (SAP) avait en effet déclaré que les armes étaient à destination du Sud-Soudan, allant dans le même sens qu’un porte-parole de la cinquième flotte américaine, ainsi que des sources militaires kényanes, citées anonymement par la presse locale affirmant que l’armée kényane s’était toujours approvisionnée auparavant auprès de pays occidentaux.
Après une nuit de détention à la station de police centrale, Andrew Mwangura est accusé d’avoir divulgué de fausses informations. « La liberté d’expression est garantie par la Constitution et nous avons répété cela devant la Cour : il a le droit de tenir des conférences de presse », a affirmé son avocat, Me Francis Kadimat. Et d'ajouter : « De plus, les informations qu’il a divulguées ne sont pas sorties de nulle part. Il a pu les confirmer avec d’autres responsables du Programme d’assistance aux marins basés dans d’autres pays ».
Andrew Mwangura reste pour le moment détenu à la station de police de Mombasa. Il devrait comparaître à nouveau mardi prochain, le temps selon la police de rassembler des preuves à charge contre lui.
A écouter
« Il faut assainir ce secteur pour être sûr que l’on ne vend pas d’armes à des pays en guerre ou en proie à des conflits intérieurs. Il ne faut pas que les armes vendues par l’Ukraine soient des menaces pour la sécurité mondiale et puissent entraîner la mort d’innocents ».
03/10/2008
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