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Suisse / Libye

Tripoli retire ses avoirs et suspend sa coopération économique avec Berne

Article publié le 10/10/2008 Dernière mise à jour le 10/10/2008 à 14:20 TU

Le 24 juillet 2008, les Libyens ont manifesté devant l'ambassade suisse de Tripoli contre l'arrestation d'Hannibal Kadhafi.(Photo : AFP)

Le 24 juillet 2008, les Libyens ont manifesté devant l'ambassade suisse de Tripoli contre l'arrestation d'Hannibal Kadhafi.
(Photo : AFP)

La Libye retire tous ses avoirs déposés dans les banques suisses et stoppe l’approvisionnement pétrolier de la Confédération. Tripoli prend des mesures de rétorsion contre une Suisse qui refuse de présenter des excuses au dirigeant libyen et à sa famille. Plus largement il est aussi question de protester contre de mauvais traitements infligés à des ressortissants libyens.

Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu

La Libye retire tous ses avoirs déposés dans les banques suisses et stoppe l’approvisionnement pétrolier de la Confédération.

On croyait apaisé le différend né de l’arrestation dans un palace de Genève d’Hannibal Kadhafi, le fils du leader libyen et de son épouse. Il n’en est rien. Tripoli prend des mesures de rétorsion contre une Suisse qui refuse de présenter des excuses au dirigeant libyen et à sa famille.

La Confédération avait fait un premier geste en classant sans suite la procédure engagée en justice par les deux employés du couple, tabassés par Hannibal et sa femme. Il est jugé insuffisant par Tripoli qui exige toujours des excuses publiques.

Pour les obtenir la Libye  recours à la manière forte. Les quelque 7 milliards de dollars placés en Suisse sont retirés, le robinet de l’or noir fermé et toute coopération économique avec la Suisse stoppée.

Berne importait 15% de ses besoins pétroliers de la Libye. La compagnie libyenne Tamoil exploite une grande raffinerie et 323 stations-service dans le pays.

La Libye suspend ses livraisons de pétrole brut à la Suisse

Tripoli n'a manifestement toujours pas pardonné à la Suisse d'avoir arrêté Hannibal Khadafi. C'est ce qui pourrait expliquer aujourd'hui la suspension des livraisons de brut. Embarrassé, le groupe pétrolier libyen n'a donné aucune explication. Il y a trois mois, le plus turbulent des fils du dirigeant libyen avait été accusé de violences par deux de ses domestiques, un Marocain et une Tunisienne, alors qu'ils séjournaient dans un hôtel suisse. Séquestration, confiscation de leurs papiers, violences, injures... Les employés sont alors libérés de la suite dans lesquels ils étaient logés, couverts d'hématomes. Dans la foulée, ils portent plainte mais se rétractent finalement, au début du Ramadan après avoir été dédommagés. Le procureur général du canton de Genève décide alors de classer l'affaire. Mais les relations ne sont pas apaisées pour autant. La Libye a obtenu l'abandon des poursuites, mais pas les excuses qu'elle réclamait. D'où peut-être cette nouvelle sanction, qui s'ajoute à l'interdiction de sortie du territoire qui frappe deux ressortissants suisses, bloqués dans leur ambassade à Tripoli.