par RFI
Article publié le 14/10/2008 Dernière mise à jour le 14/10/2008 à 20:19 TU
En République démocratique du Congo, les combats reprennent dans la région de Goma.
(Carte : Geoatlas)
La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), qui est la plus haute instance de l'Eglise catholique en RDC s'est déclarée « profondément préoccupée » par la situation, craignant que « ces guerres récurrentes dans la région de l’Est et du Nord-Est ne deviennent un paravent pour couvrir le pillage des ressources naturelles ». Dans une déclaration écrite, la Cenco en appelle à la communauté internationale pour que les « bandes armées respectent leurs engagements » et condamne vivement la reprise des hostilités dont les conséquences « sont énormes : encore des milliers de morts, des populations condamnées à l’errance dans des conditions inhumaines, des enlèvements d’enfants et leur enrôlement de force dans des groupes armés ».
Secrétaire général de la Cenco
« Le pays a tellement souffert, le peuple de l’Est à tellement souffert , maintenant nous avons des institutions compétentes si nous avons des problèmes, on les règle à partir des lois et des règles du droit et non par les armes ».
De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a dénoncé lundi, lors d'une réunion avec ses homologues de l'UE à Luxembourg, la situation « intenable et meurtrière » qui prévaut dans l'est de la RDC. « Il faut sonner l'alarme. Tout est à nouveau dans le chaos », a affirmé le ministre français qui redoute qu’à nouveau « des massacres massifs, effrayants, ne reprennent dans cette partie de l’Est et du Kivu ».
Ministre français des Affaires étrangères
« Il y a des forces de paix (…) mais qui ne savent plus où donner de la tête, c’est un endroit extrêmement difficile, des femmes subissent les pires sévices, nous redoutons que des massacres massifs, effrayants, ne reprennent… ».
Les incidents armés dans la partie orientale de la République démocratique du Congo durent depuis bientôt dix ans. Selon le Haut Commissariat de l’Onu pour les réfugiés (HCR), les combats dans le Kivu entre l’armée nationale et les forces du général déchu tutsi Laurent Nkunda, chef du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), ont fait 100 000 nouveaux déplacés ces dernières semaines.
Les autorités de Kinshasa ont accusé à plusieurs reprises le Rwanda d’appuyer les rebelles du CNDP, en violation des accords de cessez-le-feu signés à Goma en janvier dernier par la rébellion et le gouvernement. De son côté, Kigali accuse la RDC de ne pas agir contre la rébellion hutue rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont certains éléments sont accusés d’avoir participé au génocide rwandais de 1994.
Les Nations unies disposent actuellement de 17 000 Casques bleus dans tout le territoire de la RDC, dans le cadre de la Mission de l’Onu au Congo (Monuc). Des combats meurtriers se sont également déroulés, dans la province d’Ituri dans le nord-est du pays, entre l’armée congolaise et des rebelles ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), obligeant plus de 50 000 personnes à abandonner leurs maisons, selon le HCR.
D’agrès les agences humanitaires, la guerre civile dans le territoire de la République démocratique du Congo a fait plus de deux millions de victimes, de 1998 à 2003.
« Selon nos informations, six bataillons se trouvent, en ce moment même, à Tongo. L’armée dispose de chars et de canons à longue portée. Pas de bilan fiable pour l’instant... »
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