Article publié le 16/10/2008 Dernière mise à jour le 16/10/2008 à 12:43 TU
Après l’accrochage frontalier entre militaires thaïlandais et cambodgiens, lequel a fait plusieurs morts et blessés mercredi, Bangkok et Phnom Penh s’accusent l’un l’autre d’avoir provoqué la fusillade. Le ministère thaïlandais des affaires étrangères a qualifié les actions des militaires cambodgiens de sérieuse violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale. Comment expliquer cette brutale montée de tension ?
Une famille cambodgienne évacue la zone des combats près de la frontière nord entre le Cambodge et la Thaïlande.
( Photo : Reuters )
Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Il y a deux hypothèses pour expliquer le durcissement du Premier ministre cambodgien Hun Sen sur l’affaire du temple de Preah Vihear, situé à la frontière entre les deux pays. La première est liée à la situation politique à Bangkok. Hun Sen et l’ex-Premier ministre thaïlandais déchu Thaksin Shinawatra ont des relations étroites et coopèrent ensemble sur certains investissements.
Selon ce scénario, Hun Sen jouerait de la rhétorique nationaliste et de la politique du canon pour déstabiliser la situation politique déjà chaotique à Bangkok, avec pour objectif de favoriser Thaksin, lequel a toujours un milliard et demi d’euros gelés par la justice thaïlandaise.
L’autre hypothèse est moins machiavélique. Le temple de Preah Vihear a été inscrit début juillet sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Mais depuis quatre mois, Phnom Penh a été incapable de mettre en place un plan de préservation et de promotion touristique, comme le demande l’organisation internationale.
A cause des tensions militaires, le temple est fermé aux touristes et aux experts depuis juillet. Quand le nouveau ministre thaïlandais des Affaires étrangères Sompong Amorwiwat s’est rendu à Phnom Penh lundi pour une rencontre bilatérale sur le sujet, il a expliqué qu’il n’avait pas d’autorité pour décider quoi que ce soit.
Hun Sen a alors explosé et lancé son ultimatum. Une façon sans doute de forcer les Thaïlandais à activer les négociations.
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