Article publié le 07/10/2008 Dernière mise à jour le 07/10/2008 à 22:16 TU
Au moins une personne a trouvé la mort et près de 400 manifestants ont été blessés mardi lors d'affrontements avec la police thaïlandaise. Les violences se sont déroulées autour du Parlement, assiégé par les opposants au gouvernement. A l’intérieur du Parlement, le nouveau Premier ministre thaïlandais, Somchai WongSawat, a comme prévu prononcé son discours de politique générale. Mais pour quitter l'enceinte, il a été contraint d'escalader une grille. Mardi soir, à Bangkok, l'armée a été appelée en renfort, mais le Premier ministre contesté a refusé de décréter l'état d'urgence.
Avec notre correspondante à Bangkok, Marie Normand
La police thaïlandaise a repoussé les manifestants à grands renforts de gaz lacrymogènes.
(Photo : Reuters)
La police et les militants du PAD, l’Alliance populaire pour la démocratie, se sont affrontés toute au long de la journée devant le Parlement.
Les manifestants ont d’abord tenté d’empêcher en vain la tenue de la session parlementaire ce mardi matin, où le Premier ministre dont ils demandent la démission, a exposé les points-clés de sa politique.
L’utilisation par la police de la force pour les déloger a été durement critiquée par la société civile et a ému jusqu’à la reine qui, pour la première fois depuis le début de la crise, a exprimé ses inquiétudes. Le Palais royal a même déclaré qu’il paierait les frais d’hospitalisation des nombreux blessés.
Le vice-Premier ministre chargé de la sécurité a choisi d’endosser la responsabilité des événements et a annoncé sa démission. Cela n’a pas empêché les forces de l’ordre d’intervenir à nouveau, cette fois pour permettre aux députés de quitter le Parlement, dont les militants avaient bloqué toutes les issues. Le Premier ministre avait quant à lui réussi à s’enfuir un peu plus tôt par hélicoptère.
Alors que la police, à grands renforts de gaz lacrymogènes, a repoussé les manifestants vers le siège du gouvernement, où ils campent depuis cinq semaines, le PAD estime avoir remporté une victoire ce mardi.
Pourtant le processus de négociations semble bel et bien enterré, et le pays s’enfonce encore un peu plus dans la crise.
« La colère des manifestants se cristallise sur l'attitude du Premier ministre Somchai Wongsawat, le beau-frère du milliardaire Thaksin Shinawatra, leur bête noire. »
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