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Thaïlande

Samak Sundaravej contraint à la démission

Article publié le 09/09/2008 Dernière mise à jour le 10/09/2008 à 08:09 TU

La Cour constitutionnelle de Thaïlande a jugé mardi que le Premier ministre Samak Sundaravej devait démissionner pour avoir enfreint la Constitution en acceptant de l'argent d'une entreprise privée produisant deux émissions culinaires à la télévision alors qu'il dirigeait déjà le gouvernement. Il s'agit d'un coup de théatre dans la crise thailandaise. Samak compte pourtant être candidat vendredi à sa propre succession.

Des manifestants anti-gouvernementaux réunis devant le siège du gouvernement à Bangkok, le 9 septembre 2008.(Photo : Reuters)

Des manifestants anti-gouvernementaux réunis devant le siège du gouvernement à Bangkok, le 9 septembre 2008.
(Photo : Reuters)


Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Démis de ses fonctions à la tête du pays, parce qu’il est amateur de bonne cuisine, Samak Sundaravej, contre lequel plusieurs procédures judiciaires sont en cours pour corruption et diffamation, ne s’attendait probablement pas à être limogé pour sa passion culinaire.

Pendant quelques semaines après son élection au poste de Premier ministre, Samak Sundaravej a présenté son émission télévisée « Goûter et bougonner » où il enseigne à sa manière, l’art de la cuisine traditionnelle de Thaïlande.

« C’est une violation claire de la Constitution », ont estimé les juges. Un article de la charte fondamentale interdit en effet aux membres du gouvernement d’être rémunérés par une entreprise.

Le vice-Premier ministre, Somchai Wongsawat, va prendre provisoirement le poste de Premier ministre, jusqu’à ce que l’Assemblée nationale élise un nouveau gouvernement.

Les alliés de Samak Sundaravej ont promis de le réélire à la tête du pays. Mais le jugement de la Cour constitutionnelle va immanquablement envenimer les dissensions au sein de la coalition gouvernementale et attiser les ambitions de ses rivaux politiques.

Samak Sundaravej compte donc se représenter, vendredi, devant l’Assemblée nationale pour être élu Premier ministre, trois jours après sa démission. Cet acte de haute voltige politique est rendu possible parce que la constitution n’interdit pas expressement à un Premier ministre démis de se représenter pour prendre la tête du gouvernement. 

Plusieurs politologues soulignent que par éthique, Samak devrait essayer de se faire oublier. Mais c’est mal connaître ce politicien tenace arrivé de manière totalement inattendue, il y a sept mois, à la tête du gouvernement .

Il n’est cependant pas certain que soit exaucé le souhait de Samak de se voir réhabiliter. Beaucoup de poids lourds, au sein du parti  gouvernemental, convoitent le poste de Premier ministre. Et comme chaque député est libre de voter de manière indépendante et secrète, il pourrait y avoir des surprises.