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Campagne présidentielle américaine

Lors du dernier débat, John McCain n’a pas retourné la situation

Article publié le 16/10/2008 Dernière mise à jour le 16/10/2008 à 09:41 TU

John McCain et Barack Obama se sont affrontés une dernière fois mercredi soir à l’université Hofstra, à Hempstead, dans l’Etat de New York. Ce débat s’est déroulé alors que le candidat républicain est distancé dans les sondages. C’était pour lui la dernière occasion de faire un coup d’éclat, à moins de trois semaines de l’élection présidentielle.

Le sénateur de l'Arizona n'est pas parvenu à déstabiliser son adversaire, serein sous les attaques.( Photo : Reuters )

Le sénateur de l'Arizona n'est pas parvenu à déstabiliser son adversaire, serein sous les attaques.
( Photo : Reuters )

De notre correspondante à Atlanta, Anne Toulouse

Il y a une sorte de progression dans le format des débats. Lors du premier, les candidats sont debout derrière un pupitre et répondent aux questions d’un modérateur. Pendant le second, ils sont interrogés par un panel d’électeurs. Le troisième les place face à face, assis à la même table, ce qui les oblige à se parler directement. Du même coup, les échanges sont plus vifs et plus vivants.

Comme les deux précédents, ce débat s’est déroulé au soir d’une journée de forte baisse de la bourse et dans une atmosphère d’anxiété sur la situation économique. Cela a été le thème dominant des échanges, sans apporter vraiment d’élément neuf, puisque les deux candidats ont dévoilé au cours des derniers jours de nouvelles mesures, en  particulier pour venir en aide aux familles malmenées par le marché immobilier.

Joe le plombier

L’un et l’autre se sont présentés en champion de la classe moyenne, incarnée par Joe le plombier, un artisan qui a interpelé Barack Obama  lors d’une récente réunion électorale. John Mcain l’a cité le premier, et Joe le plombier a connu son heure et demie de gloire, en  devenant la référence des deux candidats tout au long du débat. Le format du débat a permis de mettre en évidence les différences de John McCain et Barack Obama en matière de fiscalité, de commerce extérieur ou de couverture sociale.

La politique internationale n’était pas à l’ordre du jour, elle aurait dû faire l’objet du premier débat, qui a été, par la force des événements, consacré à l’économie.

Cette situation a été au désavantage de John McCain qui pensait distancer  d’emblée son adversaire en s’imposant comme le choix le plus fiable pour la sécurité du pays. Les sondages montrent que c’est en fait Barack Obama qui est apparu le plus présidentiable au cours de ces échanges.

John McCain, qui a mené une campagne agressive au cours des dernières semaines, a été sanctionné par l’opinion publique et s’est trouvé à cours de munition lorsqu’il aurait eu besoin d’attaquer mercredi soir. Il n’a pas poussé la charge lorsque, par exemple, il a évoqué un dossier sur lequel son adversaire pouvait être vulnérable, l’affaire ACORN. Cette association à laquelle ont été liés Barack Obama et sa compagne est accusée d’avoir commis de sérieuses fraudes en recueillant des inscriptions sur les listes électorales.

« Je ne suis pas le président Bush »

Tout le poids de ce débat reposait sur les épaules de John McCain qui, distancé dans les sondages, devait retourner la situation à son avantage. Cela ne s’est pas produit, bien qu’il ait eu la meilleure réplique de la soirée. A son adversaire  qui l’associe de façon systématique à l’actuel présidence, il a dit : «  Je ne suis pas le président  Bush, si vous vouliez vous présenter contre George Bush, il fallait vous présenter 4 ans plus tôt ! »

Barack Obama, qui avait la tache infiniment plus légère de traverser la soirée sans dommages, a fait davantage en consolidant sa position dominante. Ce débat était sans doute le meilleur des trois, mais il ne semble pas devoir changer le rapport de force de la course à la présidence.

L'ultime débat entre John McCain et Barack Obama

John McCain :  « Je ne suis pas George Bush » s’énerve le candidat républicain. [...] Barack obama  ne se démonte pas : « c’est vrai que j’ai tendance à confondre... sur la politique économique, vous poroposez 4 ans de plus de la même chose ».

16/10/2008 par Donaig Ledu