Article publié le 16/10/2008 Dernière mise à jour le 17/10/2008 à 04:08 TU
Le président français, Nicolas Sarkozy (g) et le président de la Commission européenne, le portugais José Manuel Barroso (d).
(Photo : Reuters)
Avec notre envoyée spéciale à Bruxelles, Mounia Daoudi
La machine européenne est désormais vraiment lancée dans la refonte d’un nouveau système financier mondial. Les Européens ont déjà pris la décision de réunir au moins une fois par mois les superviseurs nationaux pour suivre l’évolution de la crise et y répondre le mieux possible.
Cette décision a été suivie par l’annonce de la mise en place d’une cellule de crise financière, signe de l’urgence de la situation. Cette cellule associerait des représentants de la Banque centrale européenne (BCE), de la Commission européenne et de la présidence du Conseil.
Il y a aujourd'hui une volonté politique unanime à Bruxelles, de construire la finance du XXIème siècle. Nicolas Sarkozy a reçu mandat des 27 Etats membres pour préparer la fameuse conférence internationale, qui doit s’atteler à une refonte du système financier international.
Les Vingt-Sept unanimes sur plusieurs dossiers
Cette conférence pourrait se tenir au mois de novembre. A ce sujet, Nicolas Sarkozy doit rencontrer, samedi à Camp David, son homologue américain George Bush. Le chef de l’Etat compte bien imposer à l’ordre du jour de cette conférence des sujets aussi sensibles que l’élimination des paradis fiscaux ou des agences de notation, la rémunération des opérateurs, ou pourquoi pas, la supervision des institutions financières.
Bruxelles a montré une belle unanimité, sur tous les dossiers, tant sur le plan financier que sur le changement climatique. Le président français a en effet refusé de céder au chantage de plusieurs Etats membres, qui ont pris pour prétexte la crise actuelle, pour remettre en cause le paquet énergie-climat, défendu par la Commission.
« Les ambitions sont les mêmes aujourd’hui : 20% de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 ; pas de changement. Et aussi, un paquet qui devra être adopté au prochain Sommet européen, de décembre. Pas question de confier ce dossier brûlant à la présidence tchèque », a dit et répété Nicolas Sarkozy.
« Cette crise est si importante qu'elle doit concerner toutes les parties du monde. Personne ne doit se sentir exclu de ce que nous sommes en train de refonder...»
Des sujets essentiels reportés faute de consensus |
Avec notre envoyé spécial à Bruxelles, Piotr Moszynski L’Europe a su préserver son unité face à une situation vraiment difficile créée par la crise financière internationale. Toutefois, il faut parler de ce succès avec prudence. En effet, sur des sujets aussi essentiels pour l’avenir de l’Union européenne que le sort du Traité de Lisbonne, le paquet climat-énergie ou les relations avec la Russie, les vraies décisions ont du être reportées à plus tard faute de consensus. En revanche, les dirigeants européens ont fait preuve d’une belle unanimité pour adopter le pacte sur l’immigration et l’asile. Les 27 ont su souligner à cette occasion qu’il ne s’agissait pas de bâtir une Europe forteresse, mais de favoriser clairement l’immigration légale par rapport à la clandestine. Les dirigeants de l’Union essaient également de mobiliser leurs homologues bien au-delà de l’Europe pour organiser un sommet mondial afin de réformer tout le système financier. Car pour trouver une solution aux problèmes actuels, il faut vraiment penser à l’européenne et agir à l’échelle globale. C’est peut-être là une des plus importantes leçons de ce sommet. |
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