Article publié le 16/10/2008 Dernière mise à jour le 16/10/2008 à 08:04 TU
Les autorités américaines ont reconnu ce mercredi que l'économie allait affronter des temps difficiles, mais elles comptent sur le plan de sauvetage bancaire pour réamorcer la pompe du crédit et éviter une récession prolongée. La Réserve fédérale a publié ce mercredi son rapport sur l’état de l’économie américaine. Les nouvelles ne sont pas bonnes, les familles américaines ont dépensé moins d’argent au mois de septembre, de nombreuses entreprises ont retardé leurs projets d’investissement.
Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
Ils se sont relayés, toute la journée, comme tous les jours désormais, pour tenter de délivrer des messages toujours rassurants mais de plus en plus nuancés. George Bush a d’abord expliqué que l’économie américaine allait se redresser à long terme. Henry Paulson, le secrétaire au Trésor, a admis ensuite que ce redressement prendrait du temps et que les défis à affronter dans les mois à venir allaient être nombreux.
Puis le patron de la FED, Ben Bernake, a pris le relais. « La reprise ne sera pas pour tout de suite, a-t-il affirmé, notamment parce que le dégel des marchés du crédit prendra du temps… Mais nous n’abandonnerons pas, tant que nous n’aurons pas atteint notre objectif de réformer le système financier et donc de revenir à une économie prospère. »
La Réserve fédérale a publié ce mercredi son rapport sur l’état de l’économie américaine. Les nouvelles ne sont pas bonnes, les familles américaines ont dépensé moins d’argent au mois de septembre, de nombreuses entreprises ont retardé leurs projets d’investissement. Un ralentissement de l’économie réelle qui transparaît désormais dans les statistiques. Les perspectives, écrivent les experts de la FED , se sont encore assombries.
A peine rassurées par les divers plans de sauvetage des banques lancés de par le monde, les bourses se sont à nouveau tendues ce mercredi : Paris plonge, Francfort et Londres sont elles aussi en baisse. Les échanges sont carrément suspendus sur l'une des deux places de Moscou.
« Wall Street a fini au plus bas de la séance...Les mesures exceptionnelles annoncées mardi n'ont pas encore ramené la confiance... Les plus grandes institutions financières ont été parmi les plus attaquées...»
Effondrement des marchés asiatiques |
Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles La bourse de Tokyo cède à la clôture environ 11% de sa valeur. C’est un nouveau record de baisse en une seule séance et « le fond n’est pas encore atteint », estime Tsuyoshi Segawa de la maison de titre Shinko, à Tokyo. « Parce que les marchés, explique t-il, doivent encore prendre en compte dans le prix des actions, de l’impact de la crise financière sur l’économie mondiale. » Alors, aujourd’hui à Singapour, à 73 dollars, le prix du baril de pétrole est à son plus bas depuis 13 mois. Le prix du baril a chuté de plus de 50% par rapport à son niveau le plus haut de 147 dollars atteint en juillet. Une baisse de 1,2% des ventes au détail en septembre aux Etats-Unis, le plus fort recul depuis plus de trois ans, pèse aussi sur la bourse de Tokyo, d’autant plus que la présidente de la FED de San Francisco, la banque centrale américaine, Janet Yellen, s’attend à une contraction de l’activité au quatrième trimestre aux Etats-Unis. L’Asie, qui sert d’usine au reste du monde, cherche à évaluer la sévérité et la durée de la récession à venir. Certains économistes à Tokyo craignent que la croissance, l’an prochain, aux Etats-Unis devienne négative. De son coté, le Premier ministre japonais Taro Aso n’arrange rien non plus. Il déclare qu’une injection de 250 milliard de fonds publics dans les banques américaines promise par l’administration de Georges Bush ne suffira pas à stopper la chute des cours à Wall Street. « Personne ne croit aux Etats-Unis que ces 250 milliards de dollars vont mettre un terme à la panique à Wall Street et ailleurs dans le monde » ajoute le Premier ministre japonais. |
Quels sont les effets de la crise sur les entreprises ? |
C'est le bâtiment, et dans son sillage, l'immobilier, qui ont été parmi les premiers secteurs touché. Aux Etats-Unis comme en Europe, le nombre de chantiers a rapidement chuté. Ensuite, l'automobile : en Europe, les ventes de voitures neuves ont baissé de presque 16% en août, et de plus de 8% sur toute l'année, pour atteindre leur plus bas niveau depuis 10 ans. Aux Etats-Unis, l'américain Ford et le japonais Mazda ont ainsi gelé leur projet d'une usine commune, à cause de la chute du marché. Aucun secteur, aucun continent n'est épargné : l'indien Tata Steel, 6ème producteur mondial d'acier, vient de perdre plus d'un milliard de dollars, en raison des investissements boursiers d'une de ses filiales. Le fabricant français de panneaux publicitaires Decaux, qui comptait se rapprocher de la filiale russe de son concurrent Américain News Corp, a renoncé à l'opération. En France, le premier fabricant de meubles, Cauval industries, notamment connu pour sa marque de matelas Dunlopillo, a été placée sous procédure de sauvegarde économique. « Une illustration directe de la crise financière », explique son porte-parole. L'avionneur Airbus annonce quant à lui qu'il devra réévaluer le nombre d'appareils qu'il compte fabriquer. Quelques exemples sur une liste qui n'a pas fini de s'écrire. Conséquence directe sur l'emploi : aux Etats-Unis, les entreprises Daimler et Pepsico viennent d'annoncer des plans sociaux, supprimant près de 7000 postes. Pour aller plus loin, voir notre article Des effets à craindre pour l’économie réelle |
A écouter
« Pour le président brésilien Lula, c'est l'irresponsabilité des spéculateurs qui a transformé le monde en un véritable "casino". Le président sud-africain appelle les pays en développement à considérer avec la plus grande prudence les solutions 'clé en main' du monde développé... »
16/10/2008
« Plus de 160 000 Britanniques ont perdu leur emploi entre juin et août... Le taux de chômage est de 5,7%, le plus haut niveau depuis 2000. La crise actuelle pourrait entraîner des milliers de suppressions de postes.»
16/10/2008
Sur la crise