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Piraterie

Le Cameroun repousse une attaque près du Nigeria

Article publié le 20/10/2008 Dernière mise à jour le 20/10/2008 à 06:37 TU

La péninsule de Bakassi, potentiellement riche en pétrole, a une superficie d’un millier de kilomètres carrés. (Carte: RFI)

La péninsule de Bakassi, potentiellement riche en pétrole, a une superficie d’un millier de kilomètres carrés.
(Carte: RFI)

Qui a attaqué le chalutier samedi au large de la péninsule de Bakassi ? La question reste entière aujourd'hui. Dans un communiqué, le ministère camerounais de la défense a affirmé que les forces de sécurité  camerounaises « ont réagi en prenant en chasse les assaillants ». Une des deux embarcations a été coulée, tandis que la seconde a réussi à traverser la frontière vers le Nigeria. Ce dimanche, un petit groupe rebelle, qui avait notamment revendiqué l'assassinat d'un sous préfet à Bakassi en juin dernier, a revendiqué cette attaque.

« C'est nous qui avons attaqué le chalutier. Nous voulions prendre le poisson quand les militaires camerounais nous ont attaqué ». Le commandant Ebi Dari, porte-parole du « Bakassi Freedom Fighters », une nouvelle organisation rebelle, affirme se battre pour l'émancipation de Bakassi. Il assure que son mouvement va multiplier les attaques, si le gouvernement camerounais n'ouvre pas des négociations sur le sort des populations de la presqu'île.

« C'est vrai, on soupçonne ce groupe rebelle » reconnaît une source camerounaise bien informée. « Mais l'attaque de samedi peut tout aussi bien être l'œuvre de pirates venus du Nigeria. »

Les pirates, comme les rebelles, ont le même mode opératoire et le même besoin d'argent. Ce sont des petits groupes très mobiles, qui disposent d'armes de guerre, essentiellement des kalachnikovs. Ils mènent des attaques ciblées. Ils ont donc nécessairement des informateurs. Ce qui signifie qu'il existe une chaîne de complicité.

Aujourd'hui, ces groupes tentent de s'organiser. « Ce ne sont pas des petits voyous » explique une source locale, « mais des professionnels. Ils savent manier les armes. »

Qu'ils soient rebelles ou pirates, ces groupuscules savent aussi profiter du terrain, vaste zone de mangrove parsemée de petites criques à l'accès difficile, ce qui est très pratique pour s'évanouir dans la nature avant de repartir au Nigeria.

Cette attaque survient deux mois après la rétrocession officielle de la péninsule de Bakassi, potentiellement riche en pétrole, au Cameroun par le Nigeria après quinze ans d'un différend frontalier entre les deux pays.