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Europe-Mauritanie

« Grand oral » des représentants de la junte mauritanienne à Paris

Article publié le 20/10/2008 Dernière mise à jour le 20/10/2008 à 06:22 TU

Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, Premier ministre mauritanien nommé par la junte militaire.( Photo : AFP )

Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, Premier ministre mauritanien nommé par la junte militaire.
( Photo : AFP )

Les consultations doivent s'ouvrir en milieu de matinée dans les locaux de la Banque mondiale, à Paris. La délégation, dirigée par Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, est ainsi soumise à une sorte de « grand oral » par ses partenaires européens, selon l'expression de certains journaux mauritaniens, deux mois et demi après le renversement du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, élu en mars 2007.

C’est dans un esprit apaisé et constructif que la junte militaire au pouvoir depuis le 6 août dit se rendre ce lundi à Paris. Pour un membre du Haut conseil d’Etat, la lecture que la France fait de la situation mauritanienne a évolué dans un sens positif.

Une allusion à peine voilée aux propos tenus la semaine dernière par le ministre français de la coopération. Alain Joyandet avait déclaré sur RFI que certes, la situation actuelle n’était pas acceptable, mais que plus personne en Mauritanie ne souhaitait un retour du président Abdallahi jusqu’à la fin de son mandat.

Les militaires se disent donc prêts à discuter de tout sans tabou, à condition que les Européens acceptent de considérer Sidi Ould Cheikh Abdallahi comme un ancien président.

Du côté de Paris, on se dit ouvert à la discussion, tout en restant ferme sur les principes. Autrement dit, le président renversé devra être associé au plan de sortie de crise, d’une manière ou d’une autre.

A la veille du rendez-vous avec les Européens, la junte a en tout cas multiplié les signes de détente. Après avoir mis sur pied samedi le comité chargé d’organiser des journées nationales de concertation sur la démocratie, le général Abdelaziz a autorité hier soir plusieurs acteurs de la société civile à rencontrer le président déchu.

Leur mission : préparer un terrain propice au dialogue entre les deux parties. Un geste interprété par certains observateurs comme un prélude à la libération de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.