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RD Congo

L'étau se resserre autour de Goma

par  RFI

Article publié le 29/10/2008 Dernière mise à jour le 30/10/2008 à 02:07 TU

Des dizaines de milliers de déplacés fuient les camps, devant l’avancée des rebelles sur la ville de Goma, le 29 octobre 2008.(Photo : AFP)

Des dizaines de milliers de déplacés fuient les camps, devant l’avancée des rebelles sur la ville de Goma, le 29 octobre 2008.
(Photo : AFP)

L'information nous a été confirmée par plusieurs habitants de la capitale du Nord- Kivu : il n'y aurait plus un seul militaire, plus un seul blindé dans les rues de la ville de Goma. L'armée gouvernementale congolaise se replie vers le sud, apparemment vers la localité de Minova et, peut-être même, jusqu'à Bukavu, la capitale du Sud-Kivu. À l'hôpital militaire de Goma, les équipes médicales sont débordées, selon un médecin que nous avons pu joindre. Une vingtaine de blessés, au moins, ont été admis dans la matinée. Six personnes décédées ont été recensées sur place, appartenant toutes aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). « Les réserves de sang sont épuisées », affirme toujours ce médecin. La population civile a commencé, elle aussi, à quitter la ville. Laurent Nkunda s’est prononcé, aux micros de RFI, pour un cessez-le-feu et des négociations.
En République démocratique du Congo, l'armée congolaise a quitté Goma devant l'avancée des rebelles.(Carte : Geoatlas)

En République démocratique du Congo, l'armée congolaise a quitté Goma devant l'avancée des rebelles.
(Carte : Geoatlas)

En fin de matinée, l'Agence France-Presse avait diffusé le témoignage d'un chef militaire rebelle du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda affirmant que son mouvement entendait s'emparer de Goma « d'ici deux à trois jours ».

Les affrontements à l'arme lourde avaient repris, très tôt ce mercredi à une trentaine de kilomètres au nord de Goma. Deux hélicoptères de la Mission des Nations unies (MONUC) sont intervenus sur place.

Le patron de la mission de l’ONU, Alan Doss, s'est dit déterminé à « tout faire pour arrêter la progression des rebelles et faire cesser les combats ». En ce qui concerne Goma, il semble désormais que la MONUC soit seule, face aux troupes du CNDP.

Alan Doss

Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC et chef de la MONUC

« L'approche du CNDP est aussi de semer la panique et de créer des diversions ; ils sont assez mobiles, nous ferons ce que nous pourrons pour empêcher qu'ils créent la panique et le désordre à Goma. »

29/10/2008 par Philippe Bolopion


Nkunda veut un cessez-le feu et des négociations avec Kinshasa

Dans une déclaration à RFI, le chef rebelle a confirmé, dans la soirée de mercredi, que le CNDP est, en effet, à quelques kilomètres seulement de la capitale provinciale du Nord-Kivu. Mais Laurent Nkunda n'entend pas entrer dans la ville de Goma, nous a-t-il dit. En tout cas, pour l'instant. Le chef rebelle décrète donc un cessez-le-feu unilatéral et temporaire, pour éviter, explique-t-il, un mouvement de panique des populations civiles. Laurent Nkunda demande d'ailleurs à la Mission des Nations unies au Congo de sécuriser ces populations et il attend une réponse de Kinshasa à sa demande de négociations directes avec le gouvernement congolais, sur un terrain neutre et sous l'égide d'un médiateur.

Laurent Nkunda

Chef de la rébellion

« Nous avons décidé unilatéralement de nous arrêter car Goma était vidé de troupes FARDC. »

29/10/2008 par Ghislaine Dupont

Rachidy Tumbula

Maire de Goma

« J'ai vu un gros cortège de militaires qui se dirigeait vers Sake de l'armée royaliste. »

29/10/2008 par Christine Muratet


Selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), environ 45 000 personnes ont fui dans la panique un camp de déplacés de l'est de la République démocratique du Congo, devant l'avancée des forces rebelles sur la ville de Goma. Le chef de l'ONU, Ban Ki-moon, s’est dit alarmé par des informations faisant état de tirs à l'arme lourde de part et d'autre de la frontière entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, a indiqué mercredi son service de presse à New York.

La réunion du Conseil de sécurité de l'ONU

« Les 15 pays du Conseil ont unanimement soutenu la Monuc et vivement condamné les attaques rebelles. »

29/10/2008 par Philippe Bolopion


La France, qui préside l'Union européenne, est favorable à un déploiement européen allant jusqu'à 1 500 hommes en RDC pour mettre un terme aux violences, a déclaré ce mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. « Nous sommes en contact avec le secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon), avec le Haut représentant (de la diplomatie européenne) Javier Solana, avec nos collègues des différents pays et j'espère que la présidence française fera une proposition dans les jours qui viennent. Mon attitude personnelle est de tenter de faire quelque chose », a dit le ministre, en soulignant que « la situation est vraiment désespérée ».

William Spindler

Porte-parole du HCR, le Haut commissariat aux réfugiés

Pour le HCR, le problème n'est pas la capacité logistique mais l'accès humanitaire ; on ne peut pas aider les gens si nous-mêmes sommes en danger.

29/10/2008 par Mouna Elbanna

A écouter

Un étudiant de Goma

« Presque tous nos militaires ont quitté Goma. »

29/10/2008

Un habitant de Goma

« Nous assistons à un déplacement massif des militaires ; tout le monde est en débandade ici. »

29/10/2008

Koen Vladdenroot

« L’armée congolaise n’est pas très bien organisée, elle manque d’entraînement, d’efficacité. Par contre, les rebelles de Laurent Nkunda sont bien entraînés, ils ont un objectif très clair, c’est ce qui fait la différence. »

29/10/2008