par RFI
Article publié le 27/10/2008 Dernière mise à jour le 28/10/2008 à 06:18 TU
Ces Congolais, qui fuient les violences, quittent le camp de déplacés de Kibumba, à 35 kilomètres au nord de Goma, le 27 octobre 2008.
(Photo : AFP)
Maire de Goma
« La population a pensé, à tort, que la Monuc ne l'assiste pas. »
La porte-parole de la Monuc à Goma
« Il y a des gens qui ont une tendance à jeter le blâme sur la Monuc pour tous les maux qui se passent dans cette province. »
Pendant ce temps à New York, l'ONU annonçait la démission du commandant des Casques bleus de la Monuc, le général espagnol Vicente Diaz de Villegas, officiellement pour des « raisons personnelles ». Nommé il y a deux mois, le général Vicente Diaz de Villegas avait pris ses fonctions depuis seulement trois semaines. De source diplomatique, on indique cependant que le général Diaz estime que la Monuc n'a pas les moyens de faire face à sa tâche, alors qu'elle est confrontée à une nette détérioration de la situation dans l'est de la RDC.
« Depuis plusieurs semaines, l'ONU demande au Conseil de sécurité de muscler sa mission. Jusqu'ici le Conseil a toujours refusé, mais la situation change tous les jours.»
La terrible impuissance de la Monuc |
Si l'ONU à New York n'a guère semblé ces derniers mois prendre la mesure de la situation à l'est du Congo, la démission du commandant des forces de la Monuc va peut-être provoquer un électrochoc .Cette démission du Général Diaz de Villegas, trois semaines seulement après son arrivée à Kinshsa, tire la sonnette d'alarme. La Monuc est aujourd'hui totalement paralysée et la question que beaucoup de monde se pose, c'est - à quoi sert la mission onusienne, puisqu'elle se révèle incapable de remplir son mandat de protection des populations, prise entre l'enclume et le marteau. Le gouvernement congolais dont l'armée subit de lourdes défaites voudrait qu'elle se batte contre la rébellion du CNDP. Les rebelles de Laurent Nkunda, eux, jugent qu'elle a perdu sa neutralité et la considèrent désormais comme un ennemi. Casques bleus et personnels civils sont également pris pour cible par des manifestants manipulés mais légitimement excédés. Le Général démissionnaire a visiblement estimé qu'en l'état, la Monuc ne disposait ni d'un format militaire suffisant, ni d'un cadrage clair pour imposer un règlement politique de cette nouvelle crise. Après les élections de 2006, la communauté internationale s'est désinvestie, considérant qu'elle avait réussi la pacification du Congo. La Monuc a pâti de cette erreur de jugement. Deux ans plus tard, la guerre fait rage et plus d'un million de Congolais sont déplacés dans le nord Kivu. Leurs souffrances laisseront-elles la communauté internationale résignée et impassible ? |
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27/10/2008 à 23:39 TU