par RFI
Article publié le 23/01/2008 Dernière mise à jour le 24/01/2008 à 14:09 TU
Des délégués de la Conférence de paix de Goma. Depuis la fin de la dernière guerre en RDC en 2003, les violences dans les Kivu ont fait fuir plus d'un million de personnes.
( Photo : Reuters )
En présence du président Joseph Kabila et de centaines d’élus, représentants de la société civile, tous les groupes armés congolais ont signé mercredi à Goma un « Acte d’engagement » pour une cessation immédiate des hostilités dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Le document a été également signé par le ministre congolais de l’Intérieur, Denis Kalume, et par les responsables de la conférence et des autorités locales, ainsi que par représentants des Nations unies, de l’Union européenne, des Etats-Unis, de l’Union africaine et de la Conférence des pays des Grands Lacs. La cérémonie, tenue à l’Université libre des Grands Lacs de Goma, a marqué la fin de deux semaines d’intenses négociations. Elle a été qualifiée de « moment historique » par la télévision nationale de la République démocratique du Congo (RDC). L’accord prévoit le déploiement de Casques bleus et d’observateurs pour veiller au cessez-le-feu et sécuriser les populations civiles.
Le texte signé à Goma prévoit ainsi un cessez-le-feu total puis un désengagement progressif des combattants. Une commission technique se chargera de déterminer le calendrier pour appliquer toutes les clauses du document.
Outre le volet spécifiquement militaire, il y a également un volet politique avec un projet de loi d’amnistie que le gouvernement présentera au Parlement de Kinshasa. Cette amnistie pour faits de guerre et insurrection concerne, au premier chef, le général dissident Laurent Nkunda. L’accord prévoit également le retour des refugiés congolais se trouvant dans les pays voisins, ainsi que le rapatriement des rebelles hutus rwandais.
C’est la première fois depuis la guerre civile qui a ensanglanté la RDC de 1998 à 2003, que les groupes armés des deux provinces orientales s’engagent publiquement à respecter un cessez-le-feu et à désengager progressivement leurs troupes présentes sur le terrain.
Cet acte d’engagement doit mettre fin à la vague de violence qui déstabilise les deux provinces du Kivu. Les affrontements entre les forces régulières congolaises et les différents groupes armés, notamment les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du général dissident tutsi Laurent Nkunda, les milices Maï-Maï et les rebelles hutus rwandais ont provoqué plus d’un million de déplacés.
Président de la conférence sur la paix dans le Kivu
« Chaque communauté, chaque groupe armé, chaque participant a pu s’exprimer librement et dire ce qu’il avait comme préoccupation du fond de son cœur. »
Les observateurs soulignent que le chef de la délégation du CNDP a été le premier à signer l’« acte d’engagement », suivi des représentants des autres groupes armés du Nord et Sud-Kivu.
Porte-parole du CNDP
« Nous avons l’espoir que la paix va vite revenir, parce que nous avons reçu suffisamment de garanties de la part de la communauté internationale. »
Après avoir entretenu le suspense, les parties se sont finalement accordées dans les ultimes moments qui ont précédé la cérémonie. La communauté internationale a pesé de tout son poids dans les discussions initiées le 6 janvier dernier, dans le cadre de cette conférence sur la paix et le développement dans les Kivu. « Laurent Nkunda et tous les autres qui viennent de choisir la voie de la paix peuvent rentrer à la maison », a déclaré Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale congolaise et porte-parole de la conférence de Goma.
Président de la République démocratique du Congo
« La commission vérité et réconciliation dont vous avez demandé la création viendra parfaire ce qui a été annoncé. »
Porte-parole du mouvement Maï-Maï
« J’espère que la commission vérité et réconciliation pourra permettre à tout le monde de s’exprimer. »
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