RDC
La rébellion avance et menace Kanyabayonga
par Ghislaine Dupont
Article publié le 14/11/2008 Dernière mise à jour le 14/11/2008 à 13:53 TU
La rébellion de Laurent Nkunda a progressé d'au moins 20 km dans l'est de la République démocratique du Congo, à la faveur de pillages et d'un nouveau revers de l'armée congolaise, et se trouvait jeudi aux portes d'une ville stratégique de la province du Nord-Kivu. Selon des sources concordantes, les rebelles étaient plus précisément à une dizaine de kilomètres dans la périphérie sud de Kanyabayonga, verrou stratégique vers lequel convergent les principales routes du Nord-Kivu et qui contrôle l'accès à toute la partie nord de la province.
Un milicien Maï Maï exhibe les armes qu'il a dérobées à Kiwandja. Depuis 48 heures, les hommes de Nkunda ont avancé vers Kanyabayonga .Ont-ils l'intention de prendre cette localité stratégique ? Il leur faudrait alors opter pour une confrontation directe avec la Monuc. 
( Photo : AFP )
En fait, les rebelles pourraient choisir plutôt de contourner Kanyabayonga. Une manière de démontrer qu'ils peuvent élargir leur périmètre au nez et à la barbe des casques bleus et des bataillons de forces armées congolaises encore présents dans la localité.
Selon nos sources, après la débandade des FARDC, lundi et mardi dernier, il resterait moins d'un millier de soldats, dont beaucoup continueraient à se livrer au brigandage.
« En quittant Kiwandja, ville contrôlée par le CNDP de Laurent Nkunda, il faut faire à peine 20 kilomètres pour arriver en zone Maï Maï tenue par plusieurs petits groupes de miliciens ... Des hommes qui répondent tous aux ordres du colonel Justin Poromoka, qui lui, affirme ne pas être aux ordres de Kinshasa. Tous ces groupes ont un dénominateur commun, la haine des Tutsis...»
La désorganisation continue de régner dans les rangs de l'armée. Les soldats échappent au commandement et au contrôle de leurs officiers. Le patron de la région militaire du Nord-Kivu a procédé à plusieurs remplacements. Le général de brigade Kinkela par exemple a du céder sa place au colonel Smith désormais chargé de l'axe nord de la province. Convoqué à Goma, le général Kinkela a refusé d'obtempérer, expliquant qu'il ne répondait qu'aux ordres directs de Kinshasa.RDCongo - les MAÏ MAÏ
Sur le terrain diplomatique, on attend aujourd'hui l'arrivée à Goma du général Obasanjo, envoyé spécial de l'ONU qui doit rencontrer le chef rebelle Laurent Nkunda pendant le week-end.
« Bien difficile de trouver une harmonie parmi la myriade des groupes armés qui quadrillent la zone menant à la frontière ougandaise, depuis la sortie est de la ville de Kiwandja. Milices villageoises Maï Maï, groupes plus structurés du PARECO, rebelles hutus rwandais des FDLR, toutes ces forces partagent actuellement le même combat, endiguer la progression territoriale des hommes de Laurent Nkunda...»République Démocratique du Congo - La mosaïque des adversaires du CNDP
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