par RFI
Article publié le 11/11/2008 Dernière mise à jour le 12/11/2008 à 11:18 TU
« Des militaires des FARDC (Forces armées de RDC, armée régulière) se livrent depuis hier soir lundi à des pillages et à des exactions contre la population civile dans la zone de Kanyabayonga », selon le porte-parole militaire de la Monuc, le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich. Les violences se sont progressivement étendues et concernent désormais aussi les villes de Kaïna et Kirumba, plus au nord. Elles se poursuivaient mardi à la mi-journée dans toute cette région, poussant vers le nord les populations effrayées.
Le CNDP de Laurent Nkunda affirme qu'il maintient le cessez-le-feu qu'il a décrété le 29 octobre dernier. « Nous ne réagissons que si nous sommes attaqués », a affirmé le chef rebelle. Sur le terrain diplomatique, les acteurs régionaux et internationaux ont tenu plusieurs sommets dont il est sorti peu de résultats.
Dernière rencontre en date : celle de la SADC, la Communauté de développement d'Afrique australe qui, dimanche dernier, a appelé à un cessez-le-feu et à l'ouverture d'un corridor humanitaire, tout comme l'avait fait, deux jours plus tôt, le sommet des Etats de la région des Grands Lacs et les divers ministres ou émissaires européens envoyés en tournée dans la région.
Tout le monde s'accorde sur le fait que la solution pour sortir le Congo de ce conflit est politique mais, paradoxe, les institutions occidentales ou africaines militent en faveur d'intervention militaire sans toutefois prendre de décisions concrètes.
Il y a deux semaines, la France et la Belgique plaidaient pour la mise en place d'une force européenne avant de se rétracter face aux réticences de plusieurs capitales de l'Union. La SADC se dit prête si nécessaire à envoyer des soldats africains sous réserve d'accord avec l'UA et l'ONU. En attendant, tout le monde réclame un renforcement de la Monuc.
Secrétaire d'Etat française aux droits de l'homme « J'ai le sentiment que l'action de la Monuc est limité sur le terrain. Maintenant, il faut revoir son mandat et sans doute le rendre beaucoup plus robuste. »Rama Yade
Aujourd'hui, la mission onusienne, cible de toutes les récriminations, est un bouc émissaire bien pratique. Son impuissance face à la crise humanitaire du Kivu est indéniable mais elle révèle aussi celle de la communauté internationale, qui manifestement peine à trouver les voies et moyens politiques pour astreindre les belligérants à faire la paix.
« Médecins sans frontières, qui dispose d'une clinique dans le camp de déplacés de Kibati, a recensé sur place près de 90 malades atteints de choléra en six jours. »Le choléra se développe dans les camps de déplacés
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