Article publié le 07/11/2008 Dernière mise à jour le 08/11/2008 à 11:02 TU
Alors que le sommet international sur le conflit a appelé vendredi à « un cessez-le-feu immédiat », la situation était redevenue calme samedi matin sur la ligne de front au nord de Goma, dans l'est du pays. La veille sur le terrain, les combats se sont poursuivis. Des accrochages ont eu lieu à une dizaine de kilomètres de Goma. Depuis mercredi, les rebelles ont repris le contrôle de Kiwanja où ont eu lieu des affrontements et des exécutions sommaires de combattants et de civils.
Avec notre envoyé spécial à Kiwanja, Cyril Bensimon
La trêve entre l'armée congolaise et les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) a été rompue vendredi à la mi-journée, à une dizaine de kilomètres de Goma, très exactement au niveau du camp de déplacés de Kibati 2.
Selon plusieurs sources sur place, il s'agirait d'un petit accrochage, d'une quinzaine de minutes, assez pour pousser une nouvelle fois sur la route des centaines de personnes. Des soldats de la 18e brigade se sont ensuite repliés en direction de Goma, pour laisser la place à environ 200 militaires parlant portugais.
Le commandant de la région militaire, le général Vainqueur Mayala, assure que ce ne sont pas des Angolais, mais des soldats formés en Angola. Lorsque ces hommes sont passés à l'action en début d'après-midi, les combats sont devenus très intenses. Sur le front, on pouvait entendre des tirs d'armes légères et d'armes lourdes.
Un cessez-le-feu virtuel
Les affrontements, dont chaque partie se rejette la responsabilité, se poursuivaient à 17 heures, heure locale, alors que le patron de l'armée congolaise dans la région aurait, selon ses dires, demandé à ses hommes de mettre un terme à la bataille.
Et les casques bleus ne sont pas intervenus pour faire respecter un cessez-le-feu qui semble chaque jour plus virtuel. A Goma, cette reprise des combats entre les forces armées congolaises et le CNDP suscite l'inquiétude de la population. Dans l'après-midi, la plupart des boutiques avaient fermé leurs portes.
« Aucune mesure de rétorsion véritable et de pression n'a été prise concernant les acteurs en présence. »
Le conflit dans le Nord-Kivu menace désormais l'Afrique des Grands Lacs d'un nouveau désastre humanitaire. C'était l'avertissement du secrétaire général de l'ONU ce vendredi 7 novembre 2008, à Nairobi, à l'ouverture du sommet sur le conflit dans l'est de la RDC. Six chefs d'Etats dont le Congolais Joseph Kabila et le Rwandais Paul Kagamé se sont réunis toute la journée dans la capitale kényane.
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A écouter :
Au Sud-Kivu, on meurt en silence. Au Nord-Kivu, on meurt en silence. C'est un drame humanitaire, il y a plus d'un million et demi de déplacés.
22/09/2008