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RD Congo

Pendant les négociations, la bataille du Kivu continue

Article publié le 07/11/2008 Dernière mise à jour le 07/11/2008 à 16:23 TU

Le chef rebelle Laurent Nkunda n'a pas été invité au sommet international sur la crise en République démocratique du Congo, qui s'est ouvert ce matin à Nairobi. Le patron du Congrès national pour la défense du peuple a d'ores et déjà annoncé qu'il en rejeterait les conclusions. Les chefs d'Etat ont appelé à un cessez-le-feu immédiat et la mise en place d'un corridor humanitaire.
Le président Paul Kagame (g) et le secrétaire général de L'Onu Ban Ki-moon (d), lors du sommet de Nairobi, au Kenya, le 7 novembre 2008.(Photo : AFP)

Le président Paul Kagame (g) et le secrétaire général de L'Onu Ban Ki-moon (d), lors du sommet de Nairobi, au Kenya, le 7 novembre 2008.
(Photo : AFP)

Avec notre envoyée spéciale à Nairobi, Stéphanie Braquehais  

De nombreuses consultations bilatérales ont rythmé les premières heures du sommet de Nairobi, vendredi matin. Les chefs d'état rwandais et congolais se sont brièvement salués, mais rien n'indique pour l'instant que Paul Kagame et Joseph Kabila se soient rencontrés en tête à tête. Un texte est en cours de rédaction portant sur différentes questions, celle notamment de l’accès aux déplacés et celle sur d’éventuelles sanctions à l'encontre des groupes armés et leur désarmement.

L’atmosphère ce matin était plutôt tendue du côté des délégations. Le porte-parole de Joseph Kabila, Kudura Kasongo, affirmait : « Nous ne nous sommes jamais mêlés des affaires du Rwanda et de la question des FDLR », les Forces démocratiques de libération du Rwanda, formées par les extrémistes hutus présents à l’Est du Congo. Kigali les accuse de travailler main dans la main avec les Forces armées congolaises.

Renforcer la Monuc

Le menu des discussions du jour a porté essentiellement sur la question du mandat de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc) et de son renforcement. Une réunion ministérielle a eu lieu hier, préconisant l'envoi de troupes africaines - d'Afrique du Sud, du Nigéria, du Kénya - pour renforcer la Monuc.  

Le renfort de troupes africaines n'est pas sans entraves, puisque la plupart des pays de la sous région sont impliqués depuis de nombreuses années dans le conflit à l’Est du Congo. Les candidats, plus neutres, ne se bousculent pas au portillon. De tels renforts nécessiteraient une résolution de l’ONU dont l'adoption pourrait prendre des mois.

Dix mille hommes de troupes au Kivu

Le représentant spécial de l’ONu en RDC, Alan Doss, a estimé qu’il faudrait deux bataillons supplémentaires pour le moment. Le transfert du siège de la Monuc à Goma a également été évoqué. Mais selon Alan Doss, 90% des troupes de la Monuc sont déjà au Kivu, soit un total de 10 000 hommes de troupes pour dix millions d’habitants. La tâche est titanesque selon lui et pour le moment il n’est pas question de transférer la Monuc à Goma.

Si la Monuc est critiquée de toute part, l’armée congolaise reste cependant trop faible pour affronter les rebelles. La Monuc semble donc être la seule à pouvoir intervenir, d'autant que le projet d'envoi de  troupes européennes a été abandonné, a confirmé Alain Joyandet, le secrétaire d’Etat à la Coopération.

Julien Paluku

Gouverneur du Nord-Kivu

« Depuis longtemps, les deux présidents ne s’étaient pas rencontrés. Il y a eu beaucoup d’accusations de part et d’autre. »

07/11/2008