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Piraterie

Les attaques au large de la Somalie deviennent incontrôlables selon le BMI

Article publié le 19/11/2008 Dernière mise à jour le 19/11/2008 à 14:39 TU

La capture du superpétrolier saoudien ce week-end est l'opération de piraterie la plus spectaculaire menée au large de la Somalie. Elle constitue un défi pour la force maritime internationale censée protéger le trafic marchand dans cette partie du monde. Les pirates exigent une rançon. Le géant pétrolier saoudien Aramco, propriétaire du Sirius Star, se refuse à tout commentaire mais dit espérer « une solution rapide ». Depuis la capture du supertanker, des pirates somaliens se sont emparés de trois nouveaux bateaux dans le Golfe d'Aden. Ces attaques sont lucratives pour la Somalie et les pirates pourraient chercher à les multiplier avant le déploiement de la force européenne, prévue pour le mois de décembre.

Les pirates sévissent de plus en plus loin des côtes&nbsp;: le <em>Sirius Star</em> (photo) a été arraisonné en plein océan Indien, le 17 novembre 2008.(Carte : RFI - Photo : D. Shipbuilding et M. Engineering/Reuters)

Les pirates sévissent de plus en plus loin des côtes : le Sirius Star (photo) a été arraisonné en plein océan Indien, le 17 novembre 2008.
(Carte : RFI - Photo : D. Shipbuilding et M. Engineering/Reuters)

Avec 95 attaques depuis le début de l'année, la prise d’une vingtaine de bateaux, plus de 150 membres d'équipage détenus en otages et une trentaine de millions de dollars de rançons perçues, les pirates multiplient ces derniers temps des coups qui se font de plus en plus audacieux. Le Sirius Star, avant d’être arraisonné par les pirates, naviguait en effet très loin des côtes.

Premier facteur vraisemblable de cette nouvelle témérité : les pirates, surtout les groupes les plus organisés, cherchent  à réaliser le maximum de prises avant le déploiement de la force de l'Union européenne, prévu pour le mois de décembre.

Cette force viendra s'ajouter aux navires de la Task force « anti-terroriste » présente depuis plusieurs années dans le Golfe d'Aden. Elle viendra également en renfort aux quelques bâtiments de l'Otan actuellement dans le secteur, d'un patrouilleur russe et d'une frégate indienne.

L'Inde est en effet soucieuse de la sécurité dans un océan qui porte son nom. Sa frégate, Tabar, qui a d’ailleurs été prise à partie par des pirates, a riposté et détruit un des bateaux agresseurs (voir ci-dessous).

Autre facteur expliquant cette accélération : avec les retombées du paiement des rançons, la population a la preuve que « ça marche ». Le succès appelle le succès. De plus en plus de pêcheurs, d'anciens garde-côtes ou militaires rejoignent les groupes pirates, à la recherche d'argent facile.

Les autorités de l'Etat semi-autonome du Puntland (d'où partent et où se réfugient les pirates avec leurs prises) affirment qu'elles ont tenté de « nettoyer » la côte, arrêtant récemment 140 « pirates », vrais ou supposés. Elles réclament de l'aide pour faire face à des pirates mieux armées que la police locale.

Une frégate indienne détruit un navire pirate

Avec notre correspondant à New Delhi, Pierre Prakash

Si la marine de guerre indienne a déployé un navire de guerre dans le Golfe d’Aden, c’est que New Delhi a reçu ces derniers mois des plaintes en série de bateaux indiens harcelés par les pirates au large des côtes somaliennes.

En moyenne, vingt-cinq pavillons indiens traversent en effet cette zone chaque mois. Or, les attaques de pirates les obligeaient de plus en plus souvent à faire de gigantesques détours.

Depuis son arrivée dans la région le 2 novembre, le INS Tabar a ainsi escorté trente-cinq vaisseaux différents, des pavillons majoritairement indiens bien sûr, mais pas uniquement, d’autant que les bateaux de marine marchande du monde entier emploient très souvent des ressortissants indiens au sein de leur équipage. C’était notamment le cas du navire japonais, Stolt Valor, relâché le week-end dernier contre rançon, après deux mois de captivité.

Preuve que son déploiement était loin d’être inutile, avant de couler un bateau de pirates hier soir, l’INS Tabar avait déjà poussé la semaine dernière deux attaques contre des navires indiens et saoudiens grâce aux hélicoptères qui sont à bord.