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Irak

Fin de l’immunité pour les sociétés privées sous contrat avec l'administration américaine

par  RFI

Article publié le 21/11/2008 Dernière mise à jour le 21/11/2008 à 14:57 TU

Des hommes de la société  Blackwater opérant dans les rues de Bagdad.( Photo : AFP )

Des hommes de la société Blackwater opérant dans les rues de Bagdad.
( Photo : AFP )

Les employés de sociétés privées travaillant en Irak sous contrat avec l'administration américaine vont perdre l'immunité qui les protégeait de poursuites devant la justice irakienne. Cette disposition figure dans le pacte négocié entre Washington et Bagdad pour fournir un cadre juridique à la présence des forces américaines en Irak une fois qu'aura expiré le mandat de l'Onu, à la fin de l'année. Elle s'appliquera dès le 1er janvier, ont précisé des hauts fonctionnaires du département d'Etat et du Pentagone.

Leur existence est apparue au grand jour dès le renversement du régime de Saddam Hussein. Des centaines de gardes de sécurité privés ont été engagés par le département américain de la défense pour assurer la protection des responsables américains chargés de gérer l'Irak.

Très rapidement, c'est la société Blackwater qui devient l'incarnation d'un marché particulièrement lucratif. L'entreprise, dirigée par l'un des principaux financiers du parti républicain, va engranger en l'espace de cinq ans plusieurs centaines de millions de dollars.

Parallèlement, les mercenaires de Blackwater et des sociétés concurrentes sont régulièrement accusés d'ouvrir le feu sans discernement. En septembre 2007, 17 Irakiens sont ainsi abattus en plein centre de Bagdad. L'indignation du gouvernement irakien oblige les Etats Unis à ouvrir une enquête officielle. Il en ressortira que pas moins de 14 de ces Irakiens ont été tués sans aucune raison.

Cette bavure va conforter les autorités de Bagdad dans leur volonté d'obtenir la fin de l'immunité judiciaire accordée par le gouvernement américain à des mercenaires dont il ne peut pas se passer pour assurer la poursuite de l'occupation de l'Irak. A l'issue de très longues négociations, le gouvernement américain a finalement cédé.

A partir du 1er janvier, les gardes de sécurité privés coupables d'exaction pourront être jugés par des tribunaux irakiens.

Des milliers de chiites irakiens manifestent à Bagdad contre l'accord de sécurité entre l'Irak et les Etats-Unis

Encadrés par des religieux, des milliers de chiites ont investi ce vendredi la rue Saadoun, l'une des plus grandes artères de Bagdad qui mène à la place du Paradis. La place où fut déboulonnée en avril 2003 la statue de Saddam Hussein.

Dans le calme, au son de versets du Coran diffusés par haut-parleur, les manifestants se sont assis sur leurs tapis de prière pour écouter le message de Moqtada Sadr, le dirigeant radical chiite, qui représente la principale opposition à cet accord.

C'est un imam de Koufa, le fief de Moqtada Sadr, à 15 km de Najaf, qui a lu le message : « Si les forces américaines ne quittent pas le pays, je suis avec vous pour les faire sortir. » Le leader religieux, que l'on dit réfugié en Iran, a toutefois appelé à la résistance pacifique.

Des banderoles en anglais et en arabe, proclamaient : « Non à l'accord de sécurité qui fait de l'Irak un prisonnier sans souveraineté » et « Les forces d'occupation doivent quitter l'Irak maintenant ».

Pour l'imam de la mosquée de Khadhimiya, l'un des plus grands quartiers chiites de Bagdad, « l'accord permet aux occupants de rester trois ans alors qu'Obama propose de les retirer dans 16 mois. Nous demandons au gouvernement irakien d'être patient et d'attendre l'ordre de départ d'Obama » a conclu Talal Al Saadi.