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Europe

La hausse du chômage, une tendance lourde

par Myriam Berber

Article publié le 27/11/2008 Dernière mise à jour le 27/11/2008 à 20:45 TU

Crise économique oblige, le nombre de demandeurs d’emploi en Europe est en train de progresser. La tendance devrait se poursuivre dans les deux prochaines années. Les grandes économies de la zone euro, France et Allemagne, sont en première ligne. Dans l'Hexagone, le nombre de demandeurs d'emploi est repassé au-dessus du seuil symbolique des deux millions à la fin octobre. Les pays nordiques sont aussi durement frappés.
Face à cette hausse généralisée du chômage en Europe, seule l'Allemagne parvient à tirer son épingle du jeu.( Photo : AFP )

Face à cette hausse généralisée du chômage en Europe, seule l'Allemagne parvient à tirer son épingle du jeu.
( Photo : AFP )

Après avoir enregistré une baisse continue en 2007, le nombre de chômeurs en France remonte régulièrement depuis mai 2008, repassant au-dessus du seuil symbolique des deux millions à la fin octobre. Pour sa part, l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) estime même que le taux de chômage en France pourrait passer de 7,3% en 2008 à 8,2% en 2009. La ministre française de l’Economie a imputé ces mauvais chiffres à la crise financière internationale. « Quand il n'y a pas d'activité, les entreprises, d'abord relâchent les intérimaires, puis les contrats à durée déterminée et ensuite, éventuellement, les salariés qui sont sous contrat à durée indéterminée », a expliqué Christine Lagarde. 

Contrastant avec la situation de l’emploi en France, les chiffres publiés outre-Rhin semblent plus rassurants. En octobre, le nombre de chômeurs en Allemagne est passé sous la barre des trois millions, pour la première fois depuis seize ans, et ne touche plus désormais que 2,998 millions de personnes. Le taux de chômage se situe désormais à 7,1% en novembre contre 7,2% en octobre. D’importants secteurs industriels, comme l’automobile, les machines et produits chimiques, sont en difficulté. Nombre d’entreprises dont le conglomérat MAN qui fabrique des camions et des moteurs, le géant de la chimie BASF et l’équipementier automobile BMW ont annoncé leur intention de se séparer de milliers de travailleurs intérimaires pour contenir leurs coûts de production.

Remontée du chômage en Europe du Nord

Toutes les grandes économies de la zone euro sont touchées. L'Espagne, dont l'économie est en plein ralentissement, a vu son taux de chômage augmenter une nouvelle fois au troisième trimestre 2008, pour atteindre 11,33%. C’est le chiffre le plus haut depuis 2004. En Italie, malgré les grandes difficultés économiques, il n'est que de 6,8%, c'est-à-dire moins qu'en France, en Allemagne ou en Espagne.

Les pays nordiques ne sont pas épargnés. En Norvège, le taux de chômage s’est élevé à 1,8% de la population active en novembre, contre 1,7% en octobre. Au Danemark, le niveau du chômage a, lui aussi, augmenté en octobre pour s’établir à 1,7% de la population active contre 1,6% en septembre. Dans ces deux pays, il s’agit de la première hausse depuis cinq ans. L’Islande, très affectée par la crise qui a mis à genoux son système financier, va connaître deux années de forte récession avec une hausse du chômage. Au troisième trimestre 2008, il s’est établi à 2,5% mais il devrait atteindre 10% d’ici fin 2009, selon les dernières prévisions de la Banque centrale Sedlabanki.

Augmentation du chômage technique

Pour les dix pays d'Europe centrale et orientale (Peco) membres de l’UE, le ralentissement économique s'accompagnera d'une hausse du chômage. En Roumanie, l’heure est à l’austérité. Tous les secteurs sont touchés. Ceux basés sur les importations sont affectés par le resserrement du crédit et ceux axés sur les exportations sont touchés par la baisse de la demande extérieure. Les fermetures de sites et les arrêts de production dans les usines se multiplient. Le constructeur automobile Dacia, filiale du groupe Renault, a annoncé des semaines de chômage technique. Le gouvernement roumain prévoit 29 000 demandeurs d’emploi supplémentaires d’ici mars 2009. Outre ces licenciements, jusqu’à 500 000 immigrés roumains, selon les syndicats, pourraient revenir au pays, chassés par la crise frappant de plein fouet l’Europe occidentale. En revanche, en Hongrie, le taux de chômage est resté stable à 7,7% de la population active pour la période d’août à octobre comme lors de la période précédente de juillet à septembre.

Cette tendance générale est confirmée par les dernières estimations de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). Le nombre de personnes sans emploi dans cette zone va passer de 34 millions actuellement à 42 millions d’ici 2010. Selon l’OCDE, le taux de chômage devrait donc passer de 5,9% en 2008 pour l’ensemble des pays de la zone qui couvre essentiellement les pays riches, à 6,9% en 2009 puis à 7,2% en 2010.