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Union européenne

Un plan de relance de 200 milliards d’euros

par Myriam Berber

Article publié le 26/11/2008 Dernière mise à jour le 27/11/2008 à 00:43 TU

Jose Manuel Barroso, président de la Commission européenne a présenté le plan économique européen contre la crise.(Photo : Yves Herman/Reuters)

Jose Manuel Barroso, président de la Commission européenne a présenté le plan économique européen contre la crise.
(Photo : Yves Herman/Reuters)

La Commission européenne a dévoilé, mercredi 26 novembre 2008 à Bruxelles, un plan de relance. Il s’agit de soutenir l’activité économique par des mesures concertées : réduction de la taxe sur la valeur ajoutée, assouplissement des règles de concurrence sur les aides d’Etat, souplesse sur les déficits, soutien à l’industrie automobile. Ce plan devrait représenter une enveloppe de 1,5% du PIB européen, soit 200 milliards d’euros.

La crise financière internationale pèse sur la croissance européenne. De nombreuses économies de la zone euro sont désormais entrées en récession. Face à cette situation alarmante, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne a présenté, mercredi 26 novembre 2008, un plan de relance qui s’articule autour de deux objectifs : limiter les effets de la crise sur l’économie réelle et aider l’Europe à profiter de la reprise lorsque celle-ci se présentera. Ce dispositif est prévu pour une période maximum de deux ans : 2009-2010.

José Manuel Barroso, président de la Commission européenne

« Le plan européen présente une relance budgétaire opportune, temporaire, ciblée et coordonnée. »

26/11/2008 par Pierre Benazet


Ce plan, qui sera validé lors d’un Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE les 11 et 12 décembre prochains, propose plusieurs mesures pour dynamiser la machine économique. Selon les propres termes de José Manuel Barroso, les actions prises devront être « temporaires, ciblées et coordonnées ». Parmi les principales mesures qui ont été proposées : une réduction temporaire des taux de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) pour soutenir la consommation. Bruxelles exhorte les Etats à appliquer, dès le printemps prochain, la directive sur la TVA réduite dans les services à forte main d'œuvre comme la restauration. En matière de fiscalité, la Commission propose aux gouvernements d'abaisser la taxation sur les bas revenus, réduire les contributions sociales payées sur les bas salaires par les employeurs ou encore diminuer les charges salariales payées par ces mêmes employés à bas revenus.

Aides à l’automobile et au BTP

Bruxelles prévoit également d’assouplir les règles de concurrence s’appliquant aux aides d’Etat. La Commission envisage d’augmenter ces aides pour certains secteurs comme la protection de l’environnement. Le secteur automobile en grande difficulté devrait recevoir un plan de soutien de quelque 5 milliards d'euros pour encourager les voitures vertes. Le secteur de la construction se verra également attribuer un milliard d'euros pour soutenir les initiatives favorisant des bâtiments plus efficaces en matière de consommation énergétique.

La crise financière mondiale donne également un coup d'arrêt à certaines ambitions du sacro-saint Pacte de stabilité. La Commission européenne est désormais prête à faire temporairement preuve de souplesse sur les critères de Maastricht, repris dans le Pacte de stabilité, qui prévoient que les pays européens ne doivent pas voir leurs déficits publics dépasser 3% de leur produit intérieur brut (PIB). Selon les dernières prévisions publiées par Bruxelles, sept pays, au premier rang desquels l'Irlande, la France et le Royaume-Uni, vont creuser en 2009 leur déficit bien au-delà de cette limite.

Les critères de convergence restent en place, mais les Etats membres pourront bénéficier d’une certaine souplesse en matière d’équilibre des comptes publics, et ce jusqu’en 2011, après deux ans de relance budgétaire. La Commission va, par ailleurs, demander à la Banque centrale européenne d’abaisser encore ses taux d’intérêts. « Le ralentissement des pressions inflationnistes conjugué à une chute de la demande donne de la marge pour de nouvelles réductions », estime Bruxelles.

Les critères de convergence appliqués avec souplesse

Ce plan de l’exécutif européen devrait représenter une enveloppe de  1,5% du produit intérieur brut (PIB) des 27 Etats membres, soit 200 milliards d’euros, un peu plus que prévu. L’essentiel doit venir des gouvernements nationaux qui apporteront à eux seuls 170 milliards. Le budget de l’UE et la Banque européenne d’investissement, bras financier de l’UE, contribueront à hauteur des 30 milliards restant.

Jean Pisani-Ferry

Economiste, directeur du centre de recherche économique Bruegel

« Du côté de la Commission, il faut mettre de l'argent nouveau sur la table pour soutenir la demande nous verrons comment réagissent les Etats sur le principe. »

26/11/2008 par Marie Dupin

Les deux grandes économies de la zone euro, la France et l’Allemagne, ont immédiatement réagi mercredi aux propositions de Bruxelles. La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a indiqué que « le plan français porterait sur environ 20 milliards d'euros, soit à peu près un point de PIB ». Outre-Rhin, Thomas Steg, le porte-parole adjoint du gouvernement a souligné que l'Allemagne avait déjà « dépassé les attentes de l'exécutif européen » en adoptant des mesures pesant 32 milliards d’euros, soit 1,3% du PIB allemand.

Reste l’objectif de 1,5% du PIB moyen de l’UE. Pour l’atteindre, soit tous les Etats devront payer à hauteur de 1,5% de leur PIB national. Soit les plus riches, comme l’Allemagne ou la France, devront faire preuve de solidarité à l’égard des pays économiquement les plus fragiles.

Jean Pisani-Ferry

Economiste, directeur du centre de recherche économique Bruegel

« Il y a un risque de baisse sensible de la dépense privée ; dans une telle situation, il faut que l'Etat dépense, il faut un acheteur en dernier ressort. »

26/11/2008 par Marie Dupin