par Myriam Berber
Article publié le 14/11/2008 Dernière mise à jour le 14/11/2008 à 22:37 TU
Selon les dernières estimations d’Eurostat rendues publiques en novembre, la zone euro est en « récession technique ».
(Photo : Commission européenne/Médiathèque)
Autre point positif : le ralentissement de l’inflation dans la zone euro. Eurostat confirme qu’elle a été de 3,2% en octobre contre 3,6% en septembre. Mais le plus difficile reste à venir car les effets de la crise financière commencent seulement à se faire sentir sur l’économie réelle. Pour 2009, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et le Fonds monétaire international (FMI) prévoient une récession de 0,5% pour l’Europe. Même le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker a jugé « une récession probable en 2009 ».
La France, bonne élève de la zone euro
Mais alors que toutes les économies européennes sont dans le rouge, la France sauve l’honneur. Contre toute attente, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,14% au troisième trimestre 2008, selon l’Institut national des statistiques (Insee). Le ministre français de l’Economie et des Finances, Christine Lagarde, a estimé que cette hausse du PIB « quoique modeste constitue néanmoins un signal encourageant dans un contexte difficile ». Ce léger redressement s’explique par la consommation des ménages qui a augmenté de 0,2% ces trois derniers mois, alors qu’elles étaient stables au deuxième trimestre.
De même que les investissements des entreprises ont progressé de 0,3% après un recul de 1% les trois mois précédents. En revanche, les chefs d’entreprises prévoient pour 2009 un recul de l’investissement de 4% dans l’ensemble de l’industrie. Les échanges extérieurs n’ont pas manqué de dynamisme non plus. Importations et exportations en hausse de 1,9% se sont équilibrées. Pour autant, la croissance française reste fragile. Les chiffres publiés par l’Insee sont des estimations et peuvent être revus dans les mois à venir. Le gouvernement prévoit toujours une croissance autour de 1% en 2008. Mais pour 2009, il a abaissé ses prévisions de croissance, entre 0,2% et 0,5% et n’exclut pas de les revoir encore.
L’Allemagne en récession
Le ralentissement est particulièrement marqué en Allemagne, la principale économie de la zone euro. Le recul du PIB a atteint 0,5% au troisième trimestre. L’Allemagne est donc en récession pour la première fois depuis cinq ans. Durant les deux premiers trimestres, le pays bravait encore la crise qui touchait déjà durement les Etats-Unis, grâce à la compétitivité de son industrie et la force de ses exportations dans les pays d'Europe de l'Est, eux aussi relativement épargnés par le marasme. Dans un contexte international difficile, tous les moteurs potentiels de la croissance se sont dégradés. Et la consommation des ménages, même si elle a légèrement augmenté, n’a pas suffit à compenser la chute de 8% des commandes industrielles ou bien encore la chute des exportations.
Dans le reste de l’Europe, la situation est tout aussi préoccupante. L’Italie est en récession avec une baisse de 0,5% de son PIB au troisième trimestre. Après une décennie de forte croissance, portée notamment par l’explosion de son marché immobilier, l’Espagne fait un premier pas vers la récession. Son économie a enregistré un premier trimestre de croissance négative, le PIB reculant de 0,2% de juillet à septembre. Les Pays-Bas sont sur le fil du rasoir avec une croissance nulle au deuxième et troisième trimestres.
L'économie belge se porte légèrement mieux, puisqu'aucun trimestre de croissance négative n'a encore été enregistré. La croissance s'est établie à respectivement 0,4%, 0,3% et 0,1% durant les trois premiers trimestres de l'année. Et des pays comme Chypre (3,5%) et la Grèce (3,1%) se portent également plutôt bien.
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