par Myriam Berber
Article publié le 01/12/2008 Dernière mise à jour le 01/12/2008 à 17:28 TU
Des militants de l'association Greenpeace manifestent contre l'utilisation du bois de la forêt amazonienne à Madrid, le 20 octobre 2005.
( Photo : AFP )
Les transports routiers représentent presque le quart des émissions de gaz à effet de serre. La moyenne en Europe se situe actuellement aux alentours de 160 grammes de CO2 par kilomètre parcouru en 2008 pour les véhicules neufs mis sur le marché. Bruxelles vise l’objectif de 120 grammes de CO2 d’ici à 2012 et l’a même assorti d’amendes en cas de dépassement. Dans ce domaine, les voitures particulières françaises font figure de modèle, puisqu’elles n’émettent en moyenne que 149 grammes de CO2 par kilomètre.
Outre les petits modèles des constructeurs français, Renault et Peugeot, les véhicules japonais sont également très performants en termes de respect de l’environnement. Avec des modèles économes en émissions de gaz polluants et peu bruyants, Honda, Toyota, Daihatsu et Mazda dominent le classement. Le troisième constructeur automobile de l’archipel, Nissan, filiale du groupe français Renault, a ainsi lancé en 2008 une voiture équipée d’un moteur diesel propre.
Des incitations fiscales
Les autres grands accusés sont les centrales thermiques à charbon et le bâtiment. Près de 93% de l’électricité en Pologne proviennent de ces centrales très polluantes. En ce qui concerne le bâtiment, ce secteur représente près d'un quart des émissions de gaz à effet de serre. Diverses solutions sont mises en place pour en limiter l’impact. L’enjeu n’est pas la construction neuve, mais la rénovation du parc immobilier qui devrait permettre de réelles économies d’énergies.
Ces dernières années, les Etats membres de l’Union européenne ont ainsi multiplié les aides pour ralentir le réchauffement climatique. Ces encouragements financiers ont porté leurs fruits sur les marchés de l’isolation ou l'installation d'énergies renouvelables, comme le solaire. Selon plusieurs études, la rénovation thermique des bâtiments anciens en plus des nouvelles constructions écologiques devrait créer des emplois directs, pour la plupart non délocalisables, car liés à un territoire. Soit une augmentation de 2,5 millions d’emplois au niveau de l’Europe et 100 000 en France.
Le plan de relance mis en place par la Commission européenne propose ainsi des incitations fiscales pour favoriser l’économie verte. Bruxelles propose une « initiative européenne voitures vertes » pour produire des véhicules moins polluants et plus sûrs. Elle sera co-financée à hauteur de cinq milliards d'euros par des fonds européens, la Banque européenne d'investissement (BEI), l'industrie et les Etats membres.
D’autres mesures proposent une réduction ciblée de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) pour les véhicules neufs qui respectent les normes européennes en matière de rejets. Ce plan de relance fait également la part belle au secteur du bâtiment. La commission va ainsi attribuer un milliard d'euros pour soutenir les initiatives favorisant des bâtiments plus efficaces en matière de consommation énergétique.
Le Brésil en guerre contre la déforestation
Parmi les autres secteurs d’activité polluants, celui des forêts. La déforestation pèse, en effet, près de 20% des émissions de gaz à effet de serre. Au-delà de l’Afrique, en Amazonie, chaque km² de forêt détruit produit 22 000 tonnes de CO2. Le succès des biocarburants serait également une cause indirecte de cette aggravation. Pour combattre cette déforestation, le président brésilien Luis Ignacio Lula da Silva a lancé, en mai 2008, le Programme Amazonie durable (PAS) qui propose un nouveau modèle de développement pour cette vaste région menacée par les coupeurs de bois, les agriculteurs et les éleveurs.
Parmi les mesures : la saisie automatique des terres déboisées illégalement, le doublement des montants des amendes contre le commerce de biens provenant des zones déforestées illégalement et une augmentation de la présence de policiers sur le terrain pour faire respecter l’application des lois. Mais pour les écologistes, c’est loin d’être suffisant. L’association Greenpeace réclame notamment l’élaboration d’un cadastre précis de toutes les propriétés foncières en Amazonie. Sans ce cadastre, il est impossible de savoir si le code forestier – qui interdit de déboiser plus de 20% de la superficie totale des terres – est respecté par les propriétaires, selon l’association.
01/12/2008 à 07:04 TU