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Tunisie

Lourdes condamnations pour les contestataires de Gafsa

par  RFI

Article publié le 12/12/2008 Dernière mise à jour le 13/12/2008 à 16:40 TU

Le Tribunal de première instance de Gafsa a rendu son verdict dans la nuit de jeudi à vendredi, à l'issue d'une dernière audience mouvementée au procès de trente-huit Tunisiens poursuivis dans les troubles survenus, pendant plusieurs mois, dans cette région minière située à 350 kilomètres de Tunis.  Le verdict  est lourd : six des meneurs de la contestation sociale déclenchée en janvier dernier, notamment le porte-parole du mouvement de protestation sociale Adnane Hajji, ont été condamnés à dix ans de prison ferme. Les prévenus ont été reconnus coupables « d'entente criminelle et rébellion armée ». Par ailleurs, vingt-sept accusés ont écopé de peines plus courtes ou avec sursis, cinq autres ont été relaxés. Mohieddine Cherbib, coordinateur en France d’un comité de soutien aux habitants de Gafsa, a lui été condamné par défaut à deux ans de prison.

Le tribunal de Gafsa a prononcé des peines sévères à l'encontre de plusieurs Tunisiens qui ont participé à des manifestations dans cette région minière.(Carte : RFI)
Les manifestants dénonçaient le chômage, le coût de la vie, la corruption el le népotisme. L'armée tunisienne était intervenue pour mettre fin à ces troubles et un habitant avait été tué, en juin, à Redeyef. Les prévenus étaient notamment accusés « d’avoir pris la tête de manifestations portant atteinte à l’ordre public, lors desquelles des jets de pierre, des cocktails Molotov étaient lancés contre les forces de l’ordre ».

Le procès avait été ouvert le 4 décembre dernier et il a été suivi par des dizaines d’avocats et d’observateurs, dont deux avocats et deux syndicalistes venus de France. L’audience a été marquée par un incident entre le président du tribunal et la défense qui a exigé une réponse à ses demandes préliminaires portant sur la citation de témoins et des expertises médicales pour des détenus se disant victimes de torture. Des avocats ont dénoncé une « parodie de justice ».

Maître Benmoussa

Avocat de la défense

Ce procés a été à l'encontre de l'article 12 de la Constitution. Les procédures ont été bafouées, les peines prononcées lourdes.

12/12/2008 par Marie-Pierre Olphand