par RFI
Article publié le 14/12/2008 Dernière mise à jour le 14/12/2008 à 17:15 TU
La stabilisation de l'Afghanistan est au coeur d'une réunion ministérielle informelle ce dimanche à Paris, où étaient attendus les principaux acteurs régionaux, le Pakistan, mais aussi la Chine, l'Ouzbekistan, le Tadjikistan, le Turkmenistan, et l'Inde. A l'exception toutefois de l'Iran qui a décliné l'invitation à la dernière minute. La sécurisation du pays s'est dégradée depuis la dernière conférence de Paris sur l'Afghanistan en juin, avec notamment la multiplication des attaques dans les zones frontalières du Pakistan.
Les difficultés s'accumulent sur le dossier afghan, et toute la région doit s'y consacrer car tous les pays voisins ont un intérêt commun à voir la situation se stabiliser : c'est en tout cas ce que les invités de la réunion de ce dimanche proclament haut et fort, à commencer par le Pakistan.
Le ministre des Affaires étrangère Shah Mehmood Qureshi estime que les relations bilatérales entre son gouvernement et celui d'Hamid Karzaï ont déjà bien progressé. Il invoque les multiples rencontres bilatérales ainsi que le processus des loya jirga, qui rassemblent les chefs de tribus afghanes et pakistanaises censées exercer une certaine influence dans les zones frontières où les violences se multiplient. Mais cela ne suffit pas. Il faut, dit-il, impliquer tous les acteurs de la région.
« Nous avons déjà notre feuille de route avec l'Afghanistan, très bien définie, mais nous ressentons le besoin de voir d'autres acteurs s'impliquer, les acteurs régionaux »
Soldats canadiens à Qalat (nord), juillet 2002. Trois militaires canadiens sont morts ce samedi dans l'explosion d'un engin, après quatre Britanniques vendredi. Plus de 1 000 soldats étrangers ont été tués en Afghanistan depuis 2001, dont un quart en 2008.
(Photo : Wikimédia)
C'est le sens de la réunion de ce dimanche, organisée sous la direction du chef de la diplomatie française Bernard Kouchner. Elle fait suite à la conférence de Paris en juin dernier, où des promesses d'aide à hauteur de 20 milliards d'euros avaient été faites par les différents participants.
Depuis, la situation n'a cessé de se dégrader sur le plan sécuritaire. Cette réunion prend aujourd'hui une dimension nouvelle après la résurgence des tensions entre l'Inde et le Pakistan, en raison des attentats de Bombay, imputés par l'Inde à des éléments venus du Pakistan.
Gordon Brown veut partager le fardeau militaire en Afghanistan |
Avec notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu « Le fardeau doit être partagé », tel est le message qu'a fait passer Gordon Brown en visite surprise à Kaboul ce samedi, après une rencontre avec le président afghan Hamid Karzaï. Le Premier ministre britannique estime que davantage de pays doivent participer à l'augmentation du nombre de troupes sur le sol afghan. La Grande-Bretagne dispose aujourd'hui de plus de 8 700 soldats en Afghanistan, c'est le deuxième contributeur après les Etats-Unis. La demande de Gordon Brown intervient alors que l'administration américaine a changé de stratégie en Afghanistan. Comme en Irak, elle mise désormais sur un renfort massif de troupes pour diminuer les violences. Dix mille soldats américains supplémentaires devraient arriver d'ici la fin du mois de juin. La situation ne cesse en effet, de se dégrader. Cette année est d'ores et déjà, la plus meurtrière pour les soldats étrangers depuis la fin de 2001. Les insurgés multiplient les attaques dans leur bastion dans le sud du pays où quatre soldats britanniques ont été tués, hier. Mais ils se rapprochent aussi de Kaboul. Ils menacent désormais, trois des quatre voies d'accès à la capitale afghane. |
Crise entre Paris et Téhéran ?
Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, était invité - mais n'est pas venu au déjeuner donné samedi par son homologue français Bernard Kouchner, à Paris, selon un diplomate ; ce pourrait être une nouvelle protestation de Téhéran contre les propos du président français Nicolas Sarkozy, qui a déclaré cette semaine qu'il ne pourrait pas serrer la main d'une personne déclarant qu'Israël devait être rayé de la carte, allusion à peine voilée au président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
« Pourtant le renforcement des talibans en Afghanistan inquiète directement l'Iran qui soutient le gouvernement du président Karzaï. »
A écouter
« Les Afghans sont exaspérés par les bavures des forces militaires étrangères. Quatre cents civils sont morts cette année dans des bombardements de la coalition, mais les Afghans souffrent aussi de l’insécurité criminelle qui gagne leur pays. »
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