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ONU / Somalie / Piraterie

L'ONU autorise la poursuite des pirates en Somalie

Article publié le 17/12/2008 Dernière mise à jour le 17/12/2008 à 04:51 TU

Les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont approuvé à l'unanimité mardi une nouvelle résolution autorisant, pour un an, des opérations internationales sur le territoire somalien. Le texte est le quatrième document adopté par le Conseil depuis le mois de juin pour tenter de combattre la piraterie maritime au large des côtes somaliennes.

Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion

Une frégate anglaise quitte le port de Mombasa au Kenya pour rejoindre les côtes somaliennes et escorter un navire du Programme alimentaire mondial (PAM), le 14 décembre 2008.(Photo : Reuters)

Une frégate anglaise quitte le port de Mombasa au Kenya pour rejoindre les côtes somaliennes et escorter un navire du Programme alimentaire mondial (PAM), le 14 décembre 2008.
(Photo : Reuters)

Cette fois, le Conseil de sécurité veut s'attaquer à la racine du mal, sur les côtes somaliennes, là où se trouvent les bases arrières des pirates.

A l'initiative des Etats-Unis, les quinze membres du Conseil de sécurité ont unanimement approuvé une résolution permettant aux pays qui auront reçu un feu vert des autorités somaliennes de mener des raids armés contre les pirates jusque sur le sol somalien.

La résolution encourage aussi les Etats à coordonner la lutte contre la piraterie. Sur ce plan, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a annoncé la création d'un groupe de contact, notamment destiné à partager les renseignements disponibles.

La résolution vise également à encourager les Etats qui le peuvent à poursuivre en justice les pirates, qui jouissent encore souvent d'une relative impunité.

Les navires qui croisent au large de la Somalie sont par ailleurs encouragés à renforcer leurs propres mesures défensives. Et comme le problème de la piraterie s'inscrit dans le climat d'anarchie qui règne en Somalie, Condoleezza Rice estime que le temps est venu, pour l'ONU, de déployer une mission de maintien de la paix dans le pays, même si, pour l'instant, l'ONU considère que les conditions minimales de sécurité sont loin d'être remplies.

Des instruments juridiques et politiques


Cette résolution, c'est d'abord le feu vert pour agir non plus seulement dans les eaux territoriales, comme c'était le cas jusqu'ici, mais « en Somalie » - sans plus de précision - aux fins de réprimer toute velléité et sans même forcément qu'il y ait eu attaque préalable, et donc flagrant délit. Et en recourant, précise la résolution, à « toutes les mesures nécessaires ». Difficile de faire plus large...

« Violation de la souveraineté », vont d'ailleurs crier certains, comme cette ONG, le Somali Justice Advocacy Center, basé aux Etats-Unis pour qui, sans restauration d'un gouvernement fonctionnant effectivement et ayant autorité sur l'essentiel du pays, des intrusions armées de ce type sont par définition illégales.

Oui, mais il y a urgence. Les pirates en ont trop fait. Ils détiennent au moins 15 bateaux et 300 marins. Ils attaquent des navires presque tous les jours. Ils ont fini par faire peur à tout le monde et le monde commence à réagir ! Y compris la Chine, membre du Conseil de sécurité, traditionnellement réservée et qui a voté cette résolution. Pékin a annoncé que - pour la première fois dans son histoire récente - elle allait envoyer elle aussi des navires de guerre dans le secteur.

Autre volet important : l'ONU demande aux pays de la région d'organiser le jugement chez eux des pirates arrêtés, et même de placer à bord des navires de guerre des policiers chargés d'arrêter et transférer les criminels ou les suspects vers leurs autorités judiciaires. La résolution suggère également aux pays de la région de créer un Centre de coordination, à l'image de ce qui avait été créé en Asie du Sud-Est, autour du détroit de Malacca.