Article publié le 08/12/2008 Dernière mise à jour le 08/12/2008 à 07:41 TU
Le voilier français «Le Ponant» avait été détourné au large des côtes somaliennes par des pirates en avril dernier.
(Photo : AFP)
Avec notre correspondant à Bruxelles, Grégoire Lory
Cette opération, baptisée Atalante, est une première pour l’Union européenne. Une première car les Européens n’ont jamais, jusqu’à maintenant, engagé de forces navales. En tout huit Etats membres participeront à la mission. Ils fourniront ainsi 6 navires et un bon millier de marins qui se déploieront le long des côtes somaliennes et dans le golf d’Aden.
Cette force aura pour mission d’escorter les bateaux du Programme alimentaire mondiale. Elle mènera parallèlement des patrouilles afin de protéger les navires marchands des attaques de pirates. Toutefois, les premiers bâtiments ne seront pas sur zone avant le début de la semaine prochaine.
Interrogations juridiques
Il faut tout d’abord que les 27 ministres des Affaires étrangères adoptent les règles d’engagement, autrement dit, il s’agit de savoir dans quelles conditions les militaires européens pourront recourir à la force. Ce point soulève d’ailleurs de nombreuses questions juridiques : dans quelles conditions l’opération Atalante peut-elle en effet arraisonner, arrêter et juger des pirates ?
Mais avant même le départ des premiers marins, plusieurs spécialistes doutent de l’efficacité de cette mission. La zone à couvrir représente une surface d’un million de km². De plus, les soldats européens ne pourront agir que sur mer, impossible donc de poursuivre les pirates une fois sur terre.
Triple mission pour Atalante |
L’opération est sous le commandement du contre-amiral Philip Jones, un Britannique - signe d'un dégel du Royaume-Uni, longtemps méfiant à l'égard de l'Europe de la Défense. Le quartier général d'Atalanta, avec 80 officiers relevant des dix pays contributeurs de la force, est d'ailleurs installé à Northwood, dans la banlieue de Londres, siège de l'état-major interarmées britannique et de la composante navale de l'Otan. C'est aussi la première opération navale menée par l'Union européenne et qui plus est loin de ses frontières. La flottille d'Atalanta, dont les premiers éléments pourraient être opérationnels à partir de la mi-décembre, comprendra 6 à 7 bâtiments de guerre, relevés tous les quatre mois environ. Avec une triple mission : l'escorte des navires de commerce, celle des bateaux du Programme alimentaire mondial qui livrent de l'aide humanitaire à la Somalie, et des opérations de contrôle de zone, avec le concours de trois avions de patrouille maritime, basés sans doute à Djibouti. La coordination de théâtre sera assurée par un commandement tournant, confié d'abord à la marine grecque. Des pourparlers sont en cours entre Européens et avec plusieurs pays du pourtour de l'océan Indien pour préciser les conditions d’une éventuelle remise entre leurs mains des pirates arraisonnés. |
A écouter
« Nous traitons les conséquences du délitement de la Somalie, nous ne traitons pas les causes. »
08/12/2008
C’est impossible que la mission puisse réellement arrêter définitivement les actes de piraterie. L’objectif est plutôt d’endiguer le problème, d’envoyer un signal politique.
08/12/2008
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