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Etats-Unis

Affaire Madoff : une avalanche de plaintes

par  RFI

Article publié le 26/12/2008 Dernière mise à jour le 26/12/2008 à 12:32 TU

Depuis l'arrestation le 11 décembre dernier de Bernard Madoff, l'ancien patron du Nasdaq à l'origine d'une escroquerie à 50 milliards de dollars, les plaintes d'investisseurs se multiplient. Des dizaines de particuliers et d'institutions ont déjà déposé des actions en justice.

Bette Greenfield, une Américaine de 71 ans a perdu 300 000 dollars en investissant dans les fonds Madoff.(Photo : Reuters)

Bette Greenfield, une Américaine de 71 ans a perdu 300 000 dollars en investissant dans les fonds Madoff.
(Photo : Reuters)

Dans l'Etat de New York, une première action collective a été déposée contre Bernard Madoff dès le lendemain de son arrestation.

Mais la société de l'ancien patron du Nasdaq a d'ores et déjà été déclarée en faillite. Aucune poursuite judiciaire contre lui ne peut donc aboutir et ses anciens clients ont peu de chances de récupérer leurs pertes.

L'Etat américain est visé

Les investisseurs étudient donc d'autres moyens de se retourner contre l'escroquerie, en attaquant les fonds intermédiaires qui avaient placé leur argent chez Madoff. La prestigieuse Université de New York, par exemple, intente un procès contre les fonds Gabriel Capital et Ariel Fund. Elle leur reproche d'avoir investi son argent sans l'avertir et de s'être enrichi à ses dépens via des commissions.

La liste des procès risque de s'allonger de jour en jour. Une New-Yorkaise, qui a perdu 2 millions de dollars, a même été jusqu’à déposer plainte contre la SEC, le gendarme de la Bourse. Elle l'accuse de ne pas avoir rempli sa mission, en ne détectant pas l'escroquerie de Madoff. Cette fois, à travers la SEC, c'est tout simplement l'Etat américain qui est visé. 

En Israël, des fonds caritatifs durement touchés


Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul

En Israël, on parle de pertes de plus de 600 millions de dollars à ce stade. Ce sont des organisations éducatives et caritatives qui ont été les plus durement touchées.

La liste des victimes est longue. Rien que pour la ville de Jérusalem, elle compte plusieurs dizaines de noms, notamment les deux hôpitaux de Hadassah, subventionnés par une organisation féminine juive américaine qui a perdu quelque 90 millions de dollars et qui, à l’heure actuelle, n’a pratiquement plus de donateurs.

Tous les Israéliens vont payer l’addition

La prestigieuse université hébraïque de Jérusalem est également touchée. C’est le cas aussi du Technion, l’Institut polytechnique de Haïfa, dont le principal bailleur de fonds américain qui lui a octroyé un milliard 300 millions de dollars sur plus d’un demi-siècle, a vu s’évaporer 70 millions de dollars.

Au moins deux associations caritatives israéliennes ont été déjà contraintes de mettre la clé sous le paillasson. Dans le secteur privé, les dégâts sont plus difficiles à constater, mais 5% des avoirs de la banque Leumi, la plus grande institution financière en Israël, pourraient être vendus pour rembourser les dettes des investisseurs victimes de Bernard Madoff.

Un commentateur résume la situation : en fin de compte, ce sont tous les Israéliens qui vont payer l’addition, et en plus, dit-il, cette affaire risque de provoquer une vague d’antisémitisme aux Etats-Unis.