Au lendemain de la visite du Premier ministre irakien al-Maliki à Ankara, l’état-major turc a réaffirmé vendredi sa détermination à lutter militairement contre la présence rebelle kurde en Irak du nord. Depuis un an, la Turquie mène régulièrement des opérations contre les positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), sans réussir à en finir.
Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme BastionVingt-cinq ans que la Turquie pourchasse les rebelles du PKK retranchés en Irak; et à chaque campagne de bombardements aériens ou d’incursions terrestres, la victoire est souvent proche, parfois imminente, mais toujours dépendante de la coopération des Irakiens, kurdes ou pas. Ce fut le cas notamment grâce à la collaboration, durement acquise, des Américains, tout puissants depuis 2003, jusqu’à leur récent retrait officiel. Un drame pour Ankara, qui doit rapidement trouver une alternative : c’est la constitution d’un Conseil supérieur de coopération stratégique, ébauché lors de la visite du Premier ministre irakien à Ankara.
Pression diplomatique
Et pour qu’un tel accord ait des chances de fonctionner, il faut que les militaires turcs montrent les dents, et les moyens de faire le travail tout seul, faute de coopération. C’est pourquoi ils affirment aujourd’hui, une fois encore, avoir infligé « d’importants dégâts », touchant « les moyens logistiques » et suscitant « des dissensions au sein de la direction » de la rébellion.
Mais, hormis démoraliser les militants kurdes de l’intérieur, ces déclarations servent surtout à appuyer la pression diplomatique turque sur Bagdad. Surtout à la veille de la visite d’Abdullah Gül à Bagdad, devant consacrer une nouvelle coopération en la matière.
