Article publié le 30/12/2008 Dernière mise à jour le 31/12/2008 à 07:05 TU
Avec notre correspondant à Moscou, Alexandre Billette
Le président ukrainien a annoncé mardi soir que Kiev avait rempli tous ses engagements. Mais pour payer la somme de 2 milliards de dollars, qui correspond aux livraisons de gaz des deux derniers mois, les dirigeants ukrainiens se seraient livré à des jeux de coulisses interminables depuis des jours. En cause, le conflit entre le Premier ministre ukrainien Ioulia Timochenko, que l'on disait plutôt favorable au remboursement et le président Viktor Iouchtchenko, qui lui était contre.
Pour rembourser la Russie, c'est la banque centrale ukrainienne qui devait se porter garante. La banque centrale, qui est sous le contrôle du président, aurait donc freiné depuis quelques jours le règlement de ce conflit. Mais Viktor Iouchtchenko semble bien avoir plié. « L'Ukraine est un pays de transit stable pour la livraison du gaz vers l'Europe », assure le président ukrainien.
Aujourd'hui ce pourrait bien être le montant de la dette qui pose problème : Gazprom exigea le paiement de plus de 2 milliards de dollars, soit 500 millions de plus que le paiement engagé par l'Ukraine.
Les relations sont tellement mauvaises entre l'administration ukrainienne et le Kremlin, que les deux parties pourraient très bien faire traîner l'affaire jusqu'à la toute dernière minute, soit ce soir, à minuit.
L'interruption des livraisons vers l'Ukraine ne mettrait de toute façon pas en danger le transit de gaz, du moins selon Gazprom : le géant russe s'est engagé à fournir l'Europe en gaz coûte que coûte, malgré le conflit financier avec son partenaire ukrainien.
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Alors que pour beaucoup de spécialistes, le conflit autour de Gazprom est éminemment politique, le groupe gazier étant le bars armé de la diplomatie de Moscou, d'autres points de vue existent sur cette crise récurrente, qui privilégient une analyse plus économique :
Essayiste, auteur de plusieurs ouvrages sur la Russie
« Il faut arrêter de penser que Gazprom a d'autres intérêts que l'économie dans ses rapports avec l'Ukraine... La Russie ne peut plus accorder de tarifs privilégiés en raison de son appartenance à l'OMC... »
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