Article publié le 30/12/2008 Dernière mise à jour le 31/12/2008 à 06:39 TU
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner (g) et le haut représentant pour la politique étrangère de l'UE Javier Solana lors d'une réunion d'urgence à Paris des ministres des Affaires étrangères de l'UE, le 30 décembre 2008.
(Photo : AFP)
Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet
Ce n'est pas une fin de non recevoir, mais ce n'est pas non plus un accord de principe. Pour l'instant, la proposition de la France pour un cessez-le-feu de 48 heures est examinée « favorablement » par le ministre de la Défense israélien.
L'idée d'une trêve pour motif humanitaire à Gaza, avancée apparemment par le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a été débattue dans la soirée au plus haut niveau du gouvernement israélien.
Le Premier ministre Ehud Olmert est – d’après la presse israélienne – plutôt opposé à faire une pause à ce stade de l'offensive. Mais du côté du ministère de la Défense, on voit là une possibilité de voir comment le Hamas va réagir. Si le mouvement islamiste accepte la trêve et la respecte au-delà des 48 heures, il serait alors possible de commencer des négociations pour un cessez-le-feu permanent.
C'est le président Nicolas Sarkozy en personne qui viendrait promouvoir cette trêve humanitaire. L'Elysée ne confirme rien, mais le site internet du quotidien Haaretz annonce même pour lundi la venue à Jérusalem du président français, accompagné de son ministre des Affaires étrangères. Ce qui semble plus incertain, en revanche, c'est de savoir si Nicolas Sarkozy ou Bernard Kouchner rencontreront également des membres du Hamas, classé parmi les organisations terroristes par l'Union.
Ministre français des Affaires étrangères « Nous souhaitons un cessez-le-feu permanent et respecté avec un accès humanitaire. »Bernard Kouchner
Analyse : La marge de manoeuvre de l'Europe |
Visiblement, l'Europe veut s'imposer comme un acteur principal dans le règlement de la crise, en comblant le vide laissé par les Américains, en pleine transition politique. Mais les déclarations se contentent - pour l'instant en tout cas - d'un appel à la fin des hostilités. Dans la déclaration que les ministres des Affaires étrangères ont rédigée hier soir, il est nulle part question d'éventuelles sanctions. Le ton reste très conciliant. Il faut peut-être rappeler que l'Union européenne a conclu un accord de partenariat renforcé avec Israël, pas plus tard que ce mois-ci. A-t-elle signé « un chèque en blanc » à Israël, comme le disent certains eurodéputés ? En tout cas, il reste peu de moyens de pression. Et même si l'Union européenne est le principal donateur d'aide aux Palestiniens (avec 632 millions d'euros d'ici à 2010), il y a un autre handicap : les 27 ont toujours refusé le dialogue avec le Hamas, qu'ils considèrent comme une organisation terroriste. Avec Heike Schmidt |
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