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Russie / Ukraine

Moscou a fermé le robinet du gaz vers l'Ukraine

par  RFI

Article publié le 01/01/2009 Dernière mise à jour le 01/01/2009 à 17:28 TU

Le scénario de la crise du gaz de 2006 entre l'Ukraine et la Russie se répète. Le porte-parole de Gazprom a annoncé ce jeudi matin que le contrat qui liait le géant gazier à l'Ukraine était arrivé à expiration. Les livraisons ont donc cessé ce jeudi matin. L'Ukraine ne sera pas le seul pays touché par cette crise, de nombreux pays européens risquent d'être indirectement concernés bien que Gazprom se veuille rassurant sur les livraisons de gaz vers l'Europe.

Déjà en janvier 2006, la Russie fermait les vannes du gazoduc qui approvisionne l'Ukraine.(Photo : AFP)

Déjà en janvier 2006, la Russie fermait les vannes du gazoduc qui approvisionne l'Ukraine.
(Photo : AFP)

L’Ukraine devait rembourser sa dette de deux milliards de dollars à Gazprom et dans la foulée, signer un nouveau contrat avec le géant gazier revoyant les tarifs à la hausse. L’Ukraine, en effet, en tant qu’ancienne République soviétique, paye actuellement le gaz trois à quatre fois moins cher que les autres clients de Gazprom.

Kiev affirme avoir remboursé 1,5 milliard de dollars mais aucun accord sur de nouveaux tarifs n’a été conclu à temps. L’Ukraine est fortement touchée par la crise économique, sa monnaie a perdu la moitié de sa valeur en trois mois. Cependant, Kiev se disait prêt à passer de 179,50 dollars les 1 000 m3 à 201 dollars, alors que les Russes réclament 250 dollars.

Il n’y a donc plus de contrat qui lie la Russie à l’Ukraine et par conséquent, plus de contrat signifie plus de gaz livré par Gazprom.

Gazprom n’est pas n’importe quelle entreprise, c’est un monopole semi-public d’Etat, autrement dit le gouvernement russe joue un grand rôle dans les décisions prises par le géant gazier. Et Moscou reproche notamment à l’Ukraine de se rapprocher de l’Occident et de l’Alliance atlantique.

Conséquences européennes

La Russie fournit un quart du gaz consommé en Europe et 80% de ce gaz transite par l’Ukraine. L’Union européenne suit donc de près cette nouvelle crise entre la Russie et l’Ukraine. Elle appelle ses deux partenaires à respecter leurs engagements avec les pays européens.

La situation n’est tout de même pas aussi difficile qu’en 2006 lors de la première crise du gaz entre la Russie et l'Ukraine. L’hiver 2008 a été particulièrement doux et d’après la Commission européenne, les réserves de gaz de l’Ukraine comme des pays européens, sont quasiment pleines.

Les alternatives de l'Europe

Il y a d'abord la promesse de Gazprom. Le géant russe assure que les livraisons de gaz à destination de l'Union européenne ne seront pas perturbées, contrairement à ce qui c'était passé en 2006. Gazprom avait alors cessé d'approvisionner l'Ukraine, et les pays européens qui reçoivent un quart de leur gaz de Russie, en avaient pâti. Mais cette fois-ci, plusieurs pays de l'UE, dont l'Allemagne, disent qu'ils ont reçu des engagements et que Gazprom est un partenaire fiable.

Mais surtout, l'hiver a été relativement doux jusqu'ici et les réserves en gaz sont importantes. L'Italie par exemple, affirme que ses stocks sont à leur maximum, à 90%. La Pologne qui importe 40% de son gaz de Russie, assure elle aussi que ses réserves sont importantes.

En France enfin, le groupe GDF Suez rappelle que seuls 10% du gaz consommé dans le pays viennent de Russie. La France peut s'approvisionner dans une dizaine de pays et jusque dans les Caraïbes, à Trinidad et Tobago qui peut envoyer du gaz liquiéfié par bateau.