Raids israéliens sur Gaza

Israël prépare une offensive terrestre «massive mais brève»

Article publié le 01/01/2009 Dernière mise à jour le 01/01/2009 à 23:56 TU

Après le rejet des différentes propositions de cessez-le-feu, l’armée a reçu l’ordre de continuer ses opérations militaires et se prépare à une offensive terrestre. L'année 2009 s'est donc ouverte avec les combats pour les habitants de la bande de Gaza. L'armée israélienne a effectué plusieurs sorties et a frappé sur le nord du territoire palestinien où un des principaux chefs du Hamas, Nizar Rayan a été tué lors d'un raid. On parle en tout de 400 victimes et de plus de 2 000 blessés depuis le déclenchement de l'opération israélienne « Plomb durci ». Un quart des morts sont des civils, selon les chiffres de l'ONU.

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Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

Des chars israéliens se préparent à de nouvelles offensives à la frontière de Gaza.
(Photo: AFP)

Des centaines de chars sont positionnés le long de la frontière, quelque neuf mille réservistes ont été rappelés, des batteries d’artillerie sont prêtes à l'emploi et les officiers ont reçu leurs instructions du Centre de commandement-sud. La météo, très pluvieuse, ces derniers jours et peu propice au déclenchement d’une opération terrestre, est en train de s'améliorer.

Toutes les conditions sont réunies, il ne manque plus que l’ordre final pour lancer l’intervention au sol qui s’annonce « massive, mais brève », ce sont en tout cas les conseils donnés par l’état-major israélien d’après le quotidien Haaretz. L’objectif pour l’armée n’est surtout pas de réoccuper Gaza, mais en revanche, il s’agit d’infliger un maximum de dommages aux infrastructures du Hamas.

L’opinion publique israélienne a été préparée à une opération dangereuse pour ses soldats mais qui risque surtout d’être assez meurtrière pour les Palestiniens. Un éditorialiste du Yediot Aharonot, le principal quoditien israélien, faisait cette glaçante observation ce matin ; d’après lui, « les dirigeants du Hamas ne veulent pas croire qu’Israël osera lancer une offensive terrestre mais cette mauvaise interprétation des intentions israéliennes menace de faire subir à la nation palestinienne l’un de ses plus grands désastres ».

Cessez-le-feu improbable

Israël considère que ce n’est pas dans son intérêt d’arrêter maintenant les opérations, car le Hamas n’a pas encore perdu sa capacité de menacer le sud d’Israël, mais cependant, même les militaires conseillent aux responsables politiques de préparer un plan diplomatique de sortie de crise et d’élaborer un accord de cessez-le-feu. C’est ce à quoi travaillent d’ailleurs les responsables du gouvernement.

La ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, est à Paris ce jeudi pour continuer la réflexion sur une possible trêve et Ehud Olmert, le Premier ministre, multiplie de son côté les conversations téléphoniques avec le président Nicolas Sarkozy, le Premier ministre turc, la chancelière allemande et la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice. L’Etat hébreu sait qu’il faudra bien signer tôt ou tard un accord de cessez-le-feu mais entend le faire quand il l’aura décidé et aux conditions qui lui conviendront.

Rami Abou Jamous, journaliste palestinien à Gaza

« Il peut y avoir une riposte à la mort de Nizar Rayan parce qu'il est considéré comme un responsable militaire. »

01/01/2009 par Catherine Monnet

Premier haut responsable du Hamas tué

Nizar Rayan est un professeur très religieux plutôt charismatique qui a choisi de mourir en martyr. Enseignant en religion à l'université islamique de Gaza, Nizar Rayan était devenu un des chefs importants du Hamas au moment où le mouvement a pris le pouvoir par la force à Gaza, en juin 2007. Il représentait l'aile radicale du mouvement islamiste. Sans être dans le premier cercle du pouvoir, il apparaissait en général en tenue militaire et était connu en raison de ses talents d'orateur et ses déclarations au vitriol contre Israël et l'Autorité palestinienne du président Abbas.

D'après la chaîne Al Aqsa, la télévision du Hamas qui émet à Gaza, Nizar Rayan refusait d'évacuer sa maison de Djabalia, dans le nord de la bande de Gaza et était prêt à mourir en martyr avec ses quatre épouses. Ses femmes ainsi que deux de ses filles âgées de 7 et 10 ans ont aussi été tuées dans l'attaque. Il est probable que la branche armée du Hamas cherche à venger sa mort. Nizar Rayan a donné des cours de religion à de nombreux jeunes Gazaouis qui sont ensuite devenus membres des Brigades Azzedine Kassam.

Catherine Monnet

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