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Raids israéliens sur Gaza

La diplomatie impuissante, tandis que le Hamas et Israël font assaut de menaces

Article publié le 01/01/2009 Dernière mise à jour le 01/01/2009 à 16:08 TU

Manifestation à Amman (Jordanie), le 31 décembre 2008. Cinq jours de raids aériens israéliens à Gaza ont déjà fait plus de 400 morts et 2 000 blessés.( Photo : Muhammad Hamed/ Reuters )

Manifestation à Amman (Jordanie), le 31 décembre 2008. Cinq jours de raids aériens israéliens à Gaza ont déjà fait plus de 400 morts et 2 000 blessés.
( Photo : Muhammad Hamed/ Reuters )

Le Hamas promet de combattre « jusqu'au dernier souffle» et Israël se dit « déterminé à élargir et approfondir » ses opérations à Gaza : la diplomatie s'est montrée impuissante à ramener le calme au 5e jour des raids israéliens contre Gaza. La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni est à Paris ce jeudi. A New York, le groupe arabe a déposé un projet de résolution devant le Conseil de sécurité. Mercredi matin, Israël avait fait savoir qu'il rejetait toutes les propositions internationales de cessez-le-feu, dont la proposition française.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

Le terme de « trêve humanitaire » utilisé pour la proposition française de cessez-le-feu a « vexé » Ehud Olmert, le Premier ministre israélien. Quant à la ministre des Affaires étrangères, décrite comme plus modérée dans son tempérament, elle a été -paraît-il - seulement exaspérée...

Tzipi Livni l'a d'ailleurs fait savoir, lors d'une conférence de presse à Sdrot, près de Gaza. Proposer une trêve pour des raisons humanitaires est tout à fait inapproprié selon elle, car, pour les Israéliens, il n'y a pas de problème humanitaire à Gaza. Il est probable que la ministre des Affaires étrangères le rappelle à ses interlocuteurs français, même si, d'après un responsable israélien, ce sujet ne sera pas au coeur de ses discussions parisiennes.

Dans son entourage, on précise que la chef de la diplomatie israélienne, qui a vécu il y a longtemps à Paris alors qu'elle était agent du Mossad, aime plutôt bien la France. Et si elle fait le voyage alors que la France n'est plus présidente de l'Union européenne à compter de ce 1er janvier, c'est parce que  « Nicolas Sarkozy reste un président de premier plan sur la scène européenne » et qu'il est donc utile de le rencontrer, de continuer un dialogue avec lui, et, pourquoi pas, de parler aussi de cessez-le-feu à Gaza. 

Interview : Le porte-parole du gouvernement israélien Avi Pasner, sur le rejet de plusieurs propositions de paix mercredi par Israël

« Ce n'étaient pas des propositions de paix qui nous aident à achever note objectif, qui est de changer radicalemnt la situation de sécurité du sud de notre pays... Aujourd'hui encore 60 roquettes et missiles se sont abattus sur Israël »

01/01/2009 par Catherine Monnet

Commentaire : Les tirs palestiniens de plus en plus loin à l'intérieur d'Israël, par Guillaume Belan, rédacteur en chef de la lettre spécialisée TTU

« Le Hamas s'est considérablement réarmé depuis 2005... Depuis 1 an il a des roquettes GRAD importées d'Iran, dont la portée peut atteindre 30, 40 km... »

01/01/2009 par Frédérique Misslin

Paris ne s'avoue pas vaincu

Paris a cédé aujourd'hui la présidence de l'Union européenne mais compte bien rester dans le jeu diplomatique sur le dossier du Proche-Orient. Après avoir vainement proposé une « trêve humanitaire » de 48 heures, le président français recevra aujourd'hui la ministre israélienne des affaires étrangères Tzipi Livni, Nicolas Sarkozy envisage également de se rendre lundi prochain en Israël.

L'Etat hébreu refuse toute idée de cessez-le-feu sans garantie sérieuse pour que cessent les tirs de roquettes. Pour Paris, cette position signifie que la porte n'est pas complètement fermée et que les discussions se poursuivent.

La dernière réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères européens en 2008 aura été convoquée pour tenter de résoudre la crise à Gaza, dernière initiative marquante de la présidence française donc, après la Géorgie et la débacle financière. Sans succès pour l'instant. Il faut dire que sur ce dossier, les Européens n'ont jamais vraiment réussi à s'imposer face aux Américains.

A titre individuel, la France va donc essayer de faire prévaloir son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Paris va aussi tenter de faire jouer ses propres relais dans la région.