Article publié le 01/01/2009 Dernière mise à jour le 02/01/2009 à 03:47 TU
Le président ukrainien Viktor Iouchtchenko lors d'une déclaration relative à l'approvisionnement en gaz russe, le 1er janvier 2009.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à Moscou, Alexandre Billette
Il y avait un certain vent d'optimisme jeudi du côté ukrainien : les capitales européennes assurent ne pas avoir subi de ralentissement
dans la distribution et, en Ukraine, les réserves nationales suffisent pour le moment à alimenter le pays.
Optimisme donc, notamment de la part du Premier ministre Ioulia
Timochenko, qui envisageait un compromis avec les Russes avant le 7 janvier. Kiev s'est dit prêt à rouvrir les négociations et pourrait accepter de payer jusqu'à 235 dollars les mille mètres cubes de gaz.
Mais c'était sans compter sur la réaction de Gazprom en soirée : « Puisque l'Ukraine a refusé nos propositions précédentes, elle devra désormais payer le prix fort », a déclaré le PDG de l'entreprise.
Un tarif qui correspond à 418 dollars les mille mètres cubes, un
montant jamais évoqué jusqu'à maintenant, près de trois fois supérieur au prix actuel payé par l'Ukraine. Une douche froide pour les Ukrainiens, alors que les autorités politiques russes, elles, sont restées silencieuses pour le moment.
L'Union européenne, dont un cinquième de sa consommation de gaz passe par des gazoducs traversant l'Ukraine, a appelé jeudi à la poursuite des négociations. Une délégation ukrainienne va faire le tour des capitales européennes, a affirmé jeudi le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Vassili Kirilitch.
L'Union européenne propose sa médiation |
La nouvelle présidence tchèque de l’Union européenne rappelle les deux parties en conflit au respect des contrats en cours et propose, dans le même temps, sa médiation. Des contacts à cette fin ont déjà eu lieu, en particulier de la part d’Angela Merkel. L’Allemagne entretient un dialogue permanent avec Moscou dans le domaine des hydrocarbures et de leur transport. En moyenne, la Russie fournit un bon quart des besoins en gaz naturel des Vingt-Sept, alors que 80% des livraisons transite par l’Ukraine. Mais le précédent différend entre Moscou et Kiev, il y a trois ans exactement, a rendu prudentes les entreprises européennes du secteur. Sentant venir le coup, elles ont veillé à peu près partout à gonfler au maximum leurs stocks, qui avoisinent l’équivalent de trois mois de consommation hivernale. Les gouvernements de l’Union européenne se montrent donc rassurants, d’autant que cette fois-ci, le flux de gaz russe par l’Ukraine n’a jusqu’ici pas été ponctionné par cette dernière. |
A écouter
« Aujourd'hui, il est important pour l'Europe de réfléchir à des possibilités de diversifier ses approvisionnements en gaz. »
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« La population ukrainienne pense que l'Ukraine veut sortir de la zone d'influence de la Russie. »
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