par RFI (avec AFP)
Article publié le 03/01/2009 Dernière mise à jour le 03/01/2009 à 21:42 TU
La menace se faisait de plus en plus pressante depuis les dernières heures. Après les premiers tirs d’artillerie, ce samedi après-midi, les troupes israéliennes ont lancé ce soir leur offensive terrestre dans la bande de Gaza, après une semaine de bombardements, dans le but de « prendre le contrôle » des secteurs de Gaza d’où sont tirées les roquettes contre Israël. Des chars israéliens ont ouvert le feu sur des positions du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, essuyant en retour des tirs de mortier, selon des témoins. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a signé « un ordre de mobilisation urgente de milliers de réservistes » dans le cadre de l’offensive terrestre, selon son porte-parole. Dans un communiqué, la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, a promis de faire payer « un prix lourd » à l’Etat hébreu en représailles.
Image télévisée de la chaîne Sky News montrant les troupes israéliennes qui entrent dans Gaza, le 3 janvier 2009.
(Photo : AFP)
Israël a lancé samedi ses troupes dans la bande de Gaza, pour la première fois, depuis le début de son offensive sanglante contre le Hamas qui a menacé de faire payer « un prix lourd » à l'Etat hébreu.
L'armée israélienne a annoncé que l'opération durerait de « nombreux jours » et la présidence du Conseil a affirmé que l'offensive visait à « prendre le contrôle » des secteurs de Gaza d'où sont tirées les roquettes contre Israël.
Israël avait, depuis le début de son offensive le 27 décembre, bombardé par air et par mer la bande de Gaza, où au moins 460 Palestiniens dont 75 enfants et 21 femmes ont péri et 2 350 ont été blessés, selon des sources médicales palestiniennes.
Durant la même période, quelque 500 roquettes palestiniennes tirées de la bande de Gaza ont fait quatre morts en Israël, dont un soldat, et une quinzaine de blessés, selon les autorités israéliennes.
« Je peux confirmer que des troupes israéliennes sont entrées » dans le territoire palestinien, a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'armée.
Un « nombre important de forces » participent à la « deuxième phase » de l'offensive, qui a commencé avec l'entrée de troupes dans Gaza, a ajouté le porte-parole de l'armée en annonçant que l'opération terrestre allait durer « de nombreux jours » et en menaçant les habitants de Gaza qui aideraient des « terroristes » du Hamas.
Des chars israéliens ont ouvert le feu sur des positions du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, essuyant en retour des tirs de mortier, selon des témoins.
Le ministre de la Défense Ehud Barak a signé « un ordre de mobilisation urgente de milliers de réservistes » dans le cadre de l'offensive terrestre, selon son porte-parole.
Israël va payer « un prix lourd » en représailles à son offensive terrestre, a averti la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, dans un communiqué.
En prélude au lancement de son offensive terrestre, l'artillerie israélienne avait bombardé le long de la frontière orientale de la bande de Gaza avec Israël.
Les commentateurs israéliens spéculaient ces derniers jours sur l'éventualité d'une opération terrestre contre le territoire palestinien. Dans un message diffusé quelques heures plus tôt sur sa radio interne, le Hamas qui contrôle Gaza avait menacé d'enlever des soldats israéliens en cas d'offensive terrestre. « S'ils (les Israéliens) entrent (dans Gaza), Gilad Shalit aura de nouveaux amis », a averti le Hamas, en allusion au soldat israélien capturé le 25 juin 2006 par un commando palestinien et détenu depuis à Gaza.
La veille, le chef du Hamas, Khaled Mechaal, avait prévenu qu'un « sombre destin » attendait Israël s'il mettait le pied à Gaza.
Avant le début de l'offensive terrestre, au moins 16 Palestiniens dont quatre enfants ont été tués et 60 personnes ont été blessées dans un raid israélien contre une mosquée du camp de réfugiés de Jabaliya (nord), selon les secours palestiniens.
Ailleurs dans la bande de Gaza, quatre Palestiniens ont péri dans des raids aériens, dont deux chefs locaux du Hamas.
L'offensive israélienne s'est également traduite par une détérioration de la situation pour la population d'un territoire surpeuplé et pauvre même avant la guerre.
Le président américain George W. Bush a exhorté tous ceux qui le peuvent à faire pression sur le Hamas pour que le mouvement cesse ses tirs sur Israël et permette un cessez-le-feu qui « signifie quelque chose ».
Dans le même temps, son administration a dit laisser son allié israélien libre de décider de lancer ou non une offensive terrestre, se contentant de l'exhorter à éviter les victimes civiles.
Sur le front diplomatique, une mission de l'Union européenne conduite par le chef de la diplomatie tchèque Karel Schwarzenberg, dont le pays assure la présidence de l'UE, est attendue au Proche-Orient de dimanche à mardi pour discuter d'un cessez-le-feu.
Le président français Nicolas Sarkozy arrivera lundi dans la région et s'entretiendra notamment lundi en Cisjordanie avec le président palestinien Mahmoud Abbas qui partira ensuite à l'ONU, à New York, pour plaider en faveur d'une trêve. Selon un responsable palestinien, Yasser Abed Rabbo, M. Sarkozy est porteur d'une « importante initiative en vue d'un cessez-le-feu ».
Entretemps, les manifestations de soutien à Gaza ont continué dans plusieurs capitales européennes, arabes et aussi en Afghanistan. En outre, des dizaines de milliers d'Arabes israéliens ont manifesté dans le nord d'Israël pour protester contre les raids à Gaza.
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